Après l’ablation d’une bonne partie d’un hémisphère de son cerveau, cet enfant va bien
Un jeune garçon de sept ans s'est fait retirer un tiers de l'hémisphère droit de son cerveau pour soigner son épilepsie. Trois ans plus tard, il est guéri et a des capacités intellectuelles normales.
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Le jeune garçon a fait sa première crise d'épilepsie à l'âge de quatre ans. Malheureusement, aucun traitement n'étant efficace contre cette forme d'épilepsie, les médecins décident alors de l'opérer et lui retirent un tiers de l'hémisphère droit, siège de sa maladie. Les années suivantes, les médecins l'examinent et suivent l'évolution de son cerveau. Trois ans après l'opération, l'enfant est guéri de son épilepsie et "a des capacités intellectuelles normales" estiment les auteurs de l'étude parue dans la revue Cell le 31 juillet 2018.
Ablation du lobe occipital et des trois quarts du lobe temporal droit
L'épilepsie d'UD est due à une tumeur cérébrale logée dans son lobe temporal postérieur droit. Les médecins décident donc de retirer tout le lobe occipital et les trois quarts du lobe temporal. "La lobectomie temporale n'est pas une opération si rare que ça chez les personnes qui souffrent d'une épilepsie invalidante", explique le neurochirurgien parisien Andrej Vranic.
Une opération toujours délicate
Une opération du cerveau n'est jamais un acte banal. Le lobe occipital est le centre de la vision et permet la reconnaissance des visages et des formes. Le lobe temporal, quant à lui, gère de nombreuses fonctions cognitives comme le langage (côté gauche), la mémoire ou la vision.
Une réorganisation du cerveau pour compenser les pertes
En effet, certaines zones de l'hémisphère gauche "prenaient le relais" sur les parties de l'hémisphère droit qui avaient été retirées. La moitié gauche du cerveau d'UD, normalement plus impliquée dans le langage, a compensé la perte de la partie droite qui gère notamment la reconnaissance d'objets ou de visages. C'est grâce à cette grande restructuration entre les zones associées au langage et à la vision que le jeune garçon peut encore reconnaître un visage familier ou un objet.