Confidence d’un frenchy… Norman Doray

Confidence d’un frenchy… Norman Doray

Confidence d’un frenchy… Norman Doray

Nous avons eu la chance d’être en la compagnie de Norman Doray, quelques heures avant sa soirée au mythique club des Champs Elysées, le Queen.

Comment te sens-tu à quelques heures de ton grand retour dans la capitale ?

Je vais très bien. C’est un retour furtif, mais pour quelques jours quand même. Cela fait plaisir!

Ce soir, le Queen, club emblématique pour toi. À quoi peut on s’attendre ?

Rien, ça va être une soirée comme on a l’habitude de faire, c’est à dire, quelque chose de sympathique, avec beaucoup de copains, dj/producteurs qui vont passer et puis de retrouver la vibe qu’il y avait les années passées. Je vais essayer de passer une musique différente, un peu groovy, essayer de faire ce qu’on sait faire, mais 3 ans plus tard!

Le temps passe à une vitesse…

C’est clair, mais il était primordial pour moi d’aller voir ce qu’il se faisait ailleurs et il est important de revenir à Paris pas trop souvent. J’ai l’impression que les parisiens soient un peu difficiles, même s’ils sont très gentils 🙂

Donc tu apportes ta touche internationale sur Paris ?

Pas forcément, mais il est vrai que tourner dans le monde entier, à longueur de temps, apporte un regard nouveau, quelque chose de différent.

Qu’est ce que l’international t’a apporté dans ta façon de te comporter en club ou dans tes sets ?

Je ne sais pas! Peut-être une forme de confiance, on prend les choses avec beaucoup plus de recul. Quand j’ai commencé ma carrière, il y a 6 ans, je jouais au Queen, c’était exceptionnel et ce l’est toujours, mais actuellement, je prend les choses sans stress et avec plus de plaisir. Le Queen est un endroit que je connais bien!

Te rappelles-tu de tes premiers moments au Queen ?

Vaguement, je me souviens de soirées très arrosées. J’ai commencé à faire quelques dates, à l’époque des Freshmaker avec Arno Cost & Pierre de la Touche, il y a 6/7 ans. Puis au fur et à mesure, on nous a donné plus de dates, 1 à 2 samedis par mois. On était 3, donc, on pouvait tourner à faire des duos. En fait, la SHM n’a rien inventé, le coup du trio, on le faisait déjà (rires).

Ce soir, c’est la soirée de lancement de ton nouveau single avec les NERVO, Something To Believe in. Comment s’est passée cette collaboration ? Toi en Espagne et elles en Australie, pas top pour se voir!

Certes, on a une adresse où l’on habite, et c’est souvent l’endroit qu’on voit le moins. Avec les vies que nous menons, toi même tu sais, on se voit beaucoup plus à l’étranger que dans nos pays respectifs. On se croise beaucoup sur les routes, aux USA, en Europe ou ailleurs. Je les ai rencontré, il y a deux ans et demi, car on se croisait beaucoup sur des dates. David Guetta, nous a présenté car elles avaient fait When Love Takes Over avec lui. Il m’en a dit beaucoup de bien, elles, en retour avaient dit à David qu’elles aimaient beaucoup mon travail donc, le moment fut propice pour discuter d’une collaboration. Ceux sont des filles qui font la fête, elles ne se prennent pas la tête et j’adore ça! Quelques mois après, la machine était lancée. On a réussit à trouver un moment dans nos emplois du temps pour se poser en studio à Londres.


Alors, en quoi crois-tu  ?

Bonne question! Je crois en plein de choses. Parcourir le monde et rencontrer pleins de gens, de nouvelles cultures, c’est quelque chose que je ne souhaite pas arrêter! Mais je crois aussi que se préserver et garder sa santé, c’est plus important. Il faut réellement faire attention, car depuis quelques temps, je vois beaucoup de gens autour de moi qui font quelques passages à l’hôpital! C’est une chose dans laquelle je n’y croyais pas, il y a encore quelques années…

C’est la maturité, peut-être…

Je ne sais pas si c’est la maturité, je fais toujours autant la fête mais avec plus de modération.

Quelle est la routine de Norman Doray dans un studio ? As-tu toujours la même méthode de travail ?

La méthode a évolué avec mon expérience dans ce milieu. Je ne serai jamais parfait en tant que producteur, mais tous les jours, j’en apprends! Auparavant, je brodais toujours autour d’une mélodie, et depuis cette année, tout tourne autour de la voix. C’est une évolution dans mon travail. J’ai la chance de rencontrer de très bons chanteurs et paroliers, forcément, cela m’aide.

Tu as eu un été relativement chargé. Qu’est ce qui t’a marqué le plus ?

Les États-Unis, une fois de plus, même si j’ai beaucoup joué en Europe, je suis resté aux US de mi-Juin jusqu’à fin Juillet. J’ai une résidence au XS à Las Vegas mais aussi au Liv à Miami. Je travaille également beaucoup avec le groupe SB à Los Angeles, ils tiennent des endroits super sympa sur la ville. Tout se passe réellement bien aux US. Le temps passé la-bas, c’était juste dingue. J’en ai gardé des supers souvenirs. Il y au 2/3 ans, je ne m’imaginais pas passé mon été en dehors du bassin méditerranéen : Croatie, Ibiza…

Et habiter aux États-Unis, c’est quelque chose qui pourrait t’intéresser ?

Et oui, car dans quelques mois, je pars m’installer à NYC. Le côté logistique est également rentrer en ligne de compte car 80% de mon temps, je le passe aux US donc revenir à chaque fois en Europe, prendre des avions, avoir le Jetlag. La logique veut que je sois sur place.

Vu que tu es un proche de la SHM. Que penses-tu de leur « séparation » ?

Ils ont un tel succès que beaucoup de gens parlent d’eux, maintenant, ce n’est pas une séparation comme on peut l’entendre… On les connaît depuis quelques temps et ils sont assez malins.

Donc, c’est juste du buzz!

Ah, je ne sais pas… (rires) Mais ceux sont des gens très malins!

Tu es l’un des seuls artistes français qui a toujours progressé. Quelle est ta recette ?

Je ne sais pas s’il y a une recette miracle! J’ai peut-être de la chance, j’ai peut-être rencontré les bonnes personnes au bon moment. Je pense que c’est un mélange de facteurs divers et variés mais je suis également un très grand bosseur. Je l’ai toujours été et je le resterai! Je vise toujours plus haut et un brin perfectionniste.

Quelle est la prochaine étape pour Norman Doray ?

Je ne sais pas! Mon but est d’essayer de toucher de plus en plus de personnes avec ma musique. J’ai réellement envie de garder cette touche club que j’ai toujours défendu depuis mes débuts! Mais j’ai envie d’élargir mon panel.

Alors, une « mouvance » de style serait envisageable ?

Oui, bien sûr. Mais je ne pourrai jamais aller dans un style qui ne me correspond pas, et qui ne m’intéresse pas.

Et une collaboration avec un autre style musical ?

Peut-être! Depuis quelques année, j’aime beaucoup le style Ed Banger avec des mecs comme Breakbot ou C2C. Ce n’est pas forcément dans quelque chose que j’irais mais ils m’inspirent! C’est une vibe français qui est très tendance.

Mais, à la base, tu étais déjà très influencé par la Funk, non ?

Bien sûr. J’ai toujours eu ces vibes là! Mais j’aime également la scène club, progressive. Je travaillerai toute ma vie, pour trouver un chemin entre ces deux styles.

Et un album Norman Doray ???

Possible mais ce n’est pas encore d’actualité. Il faut que je trouve les bons partenaires, une maison de disques avec qui j’aurais une vibe incroyable parce que le feeling est primordial pour moi. J’ai eu beaucoup de propositions à étudier. Mais si ça se passe un jour, j’ai envie de le faire bien, dans une direction qui m’intéresse et avec des gens qui ont la même vision. Je ne suis pas du tout pressé parce que les albums, aujourd’hui, c’est bien, mais ce n’est pas le but ultime d’un artiste comme c’était encore le cas, il y a 10 ans. Le format single est quelque chose qui me correspond parfaitement. Mais si je fais un album, il n’y aura pas 13 titres mais sûrement la moitié, avec un bon marketing et un packaging fun.

Je saute du coq à l’âne, mais tu as émergé à l’époque Myspace, une grosse communauté, qui n’existe plus du tout de nos jours. Retrouves-tu le même rapport avec les artistes ou avec les fans avec les réseaux sociaux actuels ?

C’est très compliqué à dire car à l’époque de Myspace, le contexte était différent, très spécial car c’était la première communauté, où l’on pouvait être fan de quelqu’un et peut-être pouvoir lui parler. J’ai un peu peur qu’aujourd’hui, le principe soit devenu un peu trop banal car tout le monde peut parler avec les artistes. Sur Twitter ou Facebook, chacun est libre d’envoyer un message à David Guetta ou autres, maintenant, le pourcentage de chance qu’il réponde, est très mince. Myspace, était la seule communauté, donc tout le monde était dessus! Maintenant, il faut tenir à jour son Facebook, Twitter, Instagram et j’en passe. Sur Myspace, tu uploadais tes tracks, c’était fun…Paix à ton âme Myspace!!!!

Dernière question, quand Jeremy a t’il muté en Norman Doray ? Et quelle est l’histoire de ce nom ?

Je pense que j’ai muté le jour où j’ai trouvé ce nom. Si mes souvenirs sont bons, c’était en 2005, à l’époque des Freshmaker quand on avait signé avec Serial Records, on devait trouver une entité personnelle. Il fallait trouvé un nom d’artiste, je souhaitais qui sonne bien, ni trop french, ni trop british. Pierre de la Touche, c’est vachement fun mais j’ai toujours adoré ce nom, mais on se marre plus qu’on ne le prend au sérieux 🙂 Je voulais trouver un nom qui passe partour à l’instar de Bob Sinclar, je trouve son nom et son personnage approprié! Norman est mon second prénom officiellement. Il me fallait quelque chose avec Norman, ce fut assez difficile. Je me suis dirigé vers mes origines bretonnes. Norman de Bretagne, c’était pas top! Je suis né dans une ville qui s’appelle Auray et donc tout vient de là, j’ai juste changé l’orthographe. L’équilibre des lettres entre le Norman et le Doray fut bon, j’ai donc pris ce nom. Cela fait ni kitch, ni trop branchouille! Finalement, je ne regrette absolument pas, mais je ne dis pas qu’un jour je switcherais pas que sur Norman. En terme graphique, ça pourrait être pas mal.

Bonne soirée à toi et bon courage pour la suite de tes projets!

Par Angie