Justice

Justice

Un packaging ultra-étudié pour la promo copy. Sur chaque  volet que l’on déplie pour avoir accès à la galette, on lit tout un tas de phrases, « ainsi « † » n’est jamais vraiment là où on l’attend, ainsi « † » réconcilie le cheesy et le hardcore, ainsi « † » machin machin… ».  Tout ça m’énerve déjà et je manque de détruire l’objet sacré… Beaucoup l’attendaient depuis longtemps, certains par envie, d’autres par curiosité, et d’autres encore pour le tailler en morceau. J’aurais plutôt tendance à faire partie du troisième groupe, aussi je m’emploie à rédiger cette chronique avec le plus d’objectivité possible.
Justice c’était marrant au début, « Never be alone » m’avait marqué mais sans plus ; c’est leur premier ep chez Ed Banger qui avait éveillé mes sens.
Ca bourrinait et personne n’aimait ça puisqu’à l’époque, la hype, c’était Tiga. Dans un élan de folie, j’avais même acheté le T-shirt, parce que le graphisme était cool, et tout le monde se demandait ce que ce mec qui écoutait du patapoum faisait avec ce truc de Hard Rocker…

Depuis, Justice a gagné les MTV Music Awards en créant un scandale, fait quelques pages dans la presse glossy-underground urban culture &co. (Clark et WAD), joué aux 5 ans de la Pannik, et voilà, la French Touch est de retour.
On lit même « manifeste générationnel » comme qualificatif de l’album.
STOP, que pense Justice de tout ça ? Justice se la racontent malgré eux, ce sont des gens très humbles, qui n’ont d’autre ambition que de faire danser les gens. Justice font de la Pop House, assument le fait d’aimer Jean-Michel Jarre et d’apprécier toucher un public de 15 ans… Même si les aficionados hype – issimes vous diront que « Ed Banger c’est Le futur de l’électro ».
Pourquoi vous disent-ils ça alors ? Parce que Pedro Winter fait bien son travail de promo. Il le fait bien et peut être trop. À force de trop bouffer d’Ed Banger on finit par tout vomir. Oser faire croire à l’album de l’année voire de la décennie, c’est plus possible… Considérons donc l’album de Justice pour ce qu’il est et non ce qu’il est censé représenter.

 

L’album est réussi, il atteint son objectif, musique pour esprit « new rave ». C’est un recueil de tracks pour faire la fête avec ses copains un peu partout, du moment que le son est fort et que le public est averti.
Bref, on peut prendre l’apéro sur « Valentine » et se lever en se dandinant verre de Whisky-Coca à la main sur « One Minute To Midnight ». On se dépêchera de finir le verre en question car les choses se gâtent sur « Genesis », on tombe dans l’univers dark-dancefloor-downtempo de Justice, « ça va envoyer du lourd » diront vos alcoolytes de soirée. « Let There Be Light », « Waters Of Nazareth », on se met à danser comme les Hard Rockers et on entame une partie de pogos. « The Party », Justice réussit la prouesse de faire un track correct malgré Uffie qui « rappe », ce que même Feadz et Oizo n’ont jamais pu réussir malgré un grand acharnement. Les phases discoïsantes du track font monter les effets hallucinogènes de l’omelette du dîner, tant mieux, on s’amuse tous à faire les cons sur D.A.N.C.E., DVNO, New Jack, qui nous rappellent nos années Stardust & Superfunk, les bons tubes qui marchent bien sans avoir à attendre 4 minutes. On sent d’ailleurs ici des influences disco chez Justice, très bien insérées dans le contexte.
Sur « Stress », deux abrutis commencent à se taper, alors on skippe pour passer à Phantom Part 1 & 2, et tout le monde redevient content avant la fin du « before », ou le choix sera votre de continuer dans cette veine easy-dancing ou de vous attaquer à autre chose.

 

Maxime Gouache.

 

 

Myspace officiel: http://www.myspace.com/etjusticepourtous