Pete Heller

Pete Heller

DJ & Producteur depuis de longues années, Pete Heller se fait rare en France. Il sera vendredi 04 mars 2005 au Studio 287 pour une nouvelle cession de Twist My DJ avec Philippe B. Interview avant son passage à Paris pour savoir ce qu’il nous prépare en 2005.

Lemonsound : Tu seras au Studio 287 vendredi 04 mars pour la seconde session de la soirée Twist, qu’as-tu prépare ? A quoi pouvons-nous nous attendre ?
Pete Heller: Eh bien je n’ai rien prépare de spécial excepté ma collection de disques. J’ai préparé des nouveautés et des classiques et je présenterais également certains morceaux sur lesquels je travaille en studio depuis un certain temps.

Ta dernière visite à Paris remonte à plus de 3 ans, pourquoi tu ne viens pas plus fréquemment ?
Tu sais, j’aimerais vraiment venir plus souvent, Paris est l’une de mes villes préférées dans le monde et ce n’est qu’à 2 heures de train de chez moi ! Je pense que c’est simplement parcequ’on ne m’a pas demandé de venir jouer plus souvent c’est tout.

Tes premières influences musicales étaient le Rock & le Hip Hop, comment es-tu arrivé à écouter (et à produire) de la House Music ?
Eh bien je pense que c’est grâce à mon voyage musicale que j’en suis arrivé là. J’ai grandi dans une grande famille qui baignait dans la musique en permanence, nous écoutions principalement le rock des 60s & des 70s. J’ai découvert la Dance Music lorsque j’ai commencé à aller en club vers mes 15-16 ans et j’ai su que c’était pour moi dès le départ. Je suis arrivé dans la house un peu plus tard, en fait c’était lorsque le mouvement ACID prenait son ampleur à la fin des années 80. C’était une période très excitante !

Plusieurs DJs nous ont dit que c’était une bonne expérience pour un DJ de commencer par le Hip Hop & d’évoluer ensuite vers la House car le Hip Hop exige que tu sois bon techniquement derrière des platines. Es-tu d’accord avec ça ?
Je ne suis pas sûr que j’étais très bon au Hip Hop, j’étais sans espoirs au Scratch et je n’avais vraiment pas la patience pour apprendre ! En fait j’étais juste amoureux du rythme. En gros je suis tombé amoureux de la machine et le son qui venait de New York à cette époque m’impressionnait. En fait je n’ai jamais fait de grandes distinctions entre le hip hop & la House, avant que le sampling ne rentre en jeu bien sûr. La House de l’époque et le Hip Hop de l’époque étaient tous deux des rythmes programmés, c’est ça que j’aimais.

Penses-tu que tes expériences musicales (y compris lorsque tu jouais de la guitare) t’aides réellement aujourd’hui dans ton travail ?
Je pense que ca aide beaucoup d’avoir une sensibilité musicale, je veux dire de pouvoir penser musicalement. Faire de la musique est instinctif mais être capable de communiquer ça aux gens nécessite une certaine qualification, comme parler une langue. Donc oui ça aide forcément d’avoir un « passé » musical, c’est comme grandir dans un environnement multiculturel & multi langues.

J’ai pu lire dans plusieurs interviews que, pour toi, le club à Londres où tu as eu ta première résidence était l’endroit le plus cinglé que tu n’aies jamais vu. Qu’avait-t’il de si extraordinaire ce club ?
Ah tu dois faire allusion au club SHOOM à Londres. A l’origine c’était une salle de gym près de London Bridge, tous les soirs ils cachaient les appareils pour faire de la place et installaient les platines & la sono au fond de la salle. Ils allumaient ensuite la sono & le strombo pour 8 heures de folie ! C’était très drôle de danser dans la sueur de ceux qui venaient de faire leur muscu ! On ne pouvait pas mettre plus de 200 personnes donc c’est vite devenu une grande famille.

Peux-tu nous parler de Terry Farley et de vos collaborations ensembles. Comment vous êtes vous connu ?
Eh bien j’ai rencontré Terry au SHOOM, tellement de gens sont passés par cet endroit, c’est incroyable…Il savait que je jouais de la guitare et que je commençais à devenir bon derrière les tables de mixage que lorsqu’il planchait sur ses productions sur Bocca Junior & Primal Scream, il a fait appel à moi.

Tu as eu un gros succès au milieu des années 90 avec le morceau controversé « Ultra Flava », peux-tu me parler de ce morceau ?
Je ne suis pas certain de ce que tu veux dire par controversé mais en gros, nous avions réalisé un dub pour Ultra Naté et la maison de disque ne l’a jamais utilisé et nous l’avons donc finalement utilisé sur un EP et il a fait un gros carton à Ibiza cet été-là.

Tu as réalisé un autre excellent remix, celui de « Harder, Faster, Better, Stronger » des Daft Punk et ils doivent sortir un nouvel album dans les jours qui viennent, vas-tu remixer un de leur nouveau morceau ?
Eh bien j’aimerais vraiment mais tout le monde veut remixer un morceau des Daft Punk ! S’ils me demandent, je dirais oui sans hésiter !

Quels sont tes projets pour les mois à venir ? Prépares-tu de nouveaux morceaux ?
Oui j’ai un morceau sur Pella mon label de Stylus Trouble qui s’appel « That Acid Track » qui porte bien son nom ! Il y aura ensuite un super morceau que j’ai produit avec deux super filles de New York qui s’appelle AVENUE D et le morceau devrait s’appeler « You Love This Ass ». Je m’associerais également avec Darren Price pour un morceau sur Phela et je suis en ce moment même en studio où je prépare un paquet de nouveaux morceaux.

Dernière question, peux-tu nous raconter une anecdote drôle sur une de tes soirées ?
Quelqu’un a vomi une fois sur mes platines ! Je passais un morceau des Masters At Work et le gars a littéralement vomi dessus ! Il devait avoir une dent contre les MAW !

 

Interview réalisée par Arno P. en février 2005. Merci à Pete Heller de nous avoir accordé un peu de son temps ainsi qu’à Philippe B (TWIST) & Renaud B (Dtourism) pour leur précieuse collaboration.