Mike Monday

Mike Monday

DJ & Producteur, Mike Monday est également le créateur du label Anglais Kinky Vinyl. Il se produira pour la première fois en France vendredi 20 mai 2005 au Red Light pour Prohibition.

Lemonsound : En mai, tu vas te produire pour la première fois au Red Light. Que nous as-tu préparé pour ton set ?
Mike Monday : A massive dose of filthy FUN with a K!!!

Tu es réputé pour ne pas apprécier être réduit à un seul genre de musique, est ce que c’est pour ça que ta musique et tes productions sont tellement différentes les unes des autres ?
Complètement. Et je ne pense pas qu’il y ait une personne sur terre qui aime un seul style musical, et s’il y en a, je ne veux même pas les entendre en faire (de la musique) !!! Je mixe différentes musiques à des moments différents de la nuit, et dans des clubs différents, et je veux créer du son qui soit un reflet, un souffle de tout ce que je joue.

Tu as une résidence au Egg à Londres, pour les soirées Playtime, tu peux nous parler un peu plus de ce club mythique et de ces soirées ?
Être résident pour les Playtime, c’est une chose qui a complètement changé ma vie ! Contrairement à beaucoup d’endroit à Londres, la foule y est chaleureuse, amicale et surtout, elle est là pour faire la fête ! Et puis grâce à la résidence, je peux me permettre de passer ce que je veux et j’en profite pour essayer des trucs nouveaux. On essaye aussi de booker des Djs en guest, et ça nous a permit d’inviter des types de Paris qu’on adore, comme D’julz et Paco, ou encore David Duriez. Ce qui va me permettre de venir jouer plus souvent en France, et c’est, à mon avis, l’une des scènes les plus vibrantes et les plus excitantes du monde ! La prochaine étape pour Playtime, c’est la maison de disques Playtime Records, et ça sera un label qui produira du son de Playtime, le genre de truc que moi et Big Daddy G (l’autre résident) on joue là-bas. Le premier morceau, c’est un de mes nouveaux son, « What day is it ? » un voyage très électronique, acide et trippy…

Comment à débutée ta lune de miel avec la house ?
J’ai commencé dans la house en écrivant des morceaux avec Andy Cato de Groove Armada, quand on vivait dans la même maison à Londres. On faisait parti d’un groupe de funk à la fac, et quand on est parti il a acheté un sampler et on a écrit un morceau, Beat Foundation – Foundations qui a très bien marché en 94. Et avoir un diplôme, ça m’a vraiment aidé dans le djing, puisque ça m’a permit de comprendre comment la musique fonctionnait, et comment la manipuler pour créer une tension et la relâcher sur la longueur d’un set, quand ça marche, ça peut réellement améliorer le résultat à la fin.

Grâce à ton passé de musicien en tant que saxophoniste, bassiste et pianiste, tu es une exception dans le monde de la musique électronique. Qu’est ce qui t’as a ce point dévié des rails de la musique traditionnelle ?
Je crois que tu serais assez surpris de connaître le nombre d’artistes électro qui ont une formation dite classique ! La raison pour laquelle je suis « tombé » dans l’électro, c’est parce qu’il y a un côté excitant, neuf et tranchant dans cette musique. J’ai pu y trouver un certain épanouissement, une nouvelle forme d’expression que de nos jours tu ne peux plus trop trouver dans les musiques traditionnelles.

Il y a quelques années, tu as monté Kinky Vinyl. Avais-tu un but précis en créant ce label et es-tu parvenu à le réaliser depuis le temps ?
Quand j’ai décidé de créer Kinky Vinyl, la nouvelle dance music était plutôt ennuyeuse, alors j’ai décidé de créer un label plus drôle, moins sérieux que ceux qui existaient déjà. On ne cherchait pas un son bien spécifique, juste qu’il soit bien pour danser dessus. Et je crois qu’on a réussi à faire danser pas mal de monde à travers les années !

Tu peux nous dire comment tu perçois la musique d’aujourd’hui ? Les artistes, les labels, la scène internationale…
Je crois que la house devient de plus en plus excitante avec le temps. Les influences electro et acid sont parvenues à rompre les frontières du genre et la house n’en est devenue que meilleure. Des artistes comme Tiefschwarz, Soul Mekanik, Nathan Fake et Maurice Fulton ont élevé le niveau. Les lois de l’underground encore !!!! 😉

Qu’est ce qu’on faire pour que la house touche plus de gens à travers le monde ?
Le truc, c’est qu’il faut continuer à sortir et à s’amuser ! Non mais plus sérieusement, Internet a été une des choses les plus bénéfiques pour la house. Au départ, le téléchargement étaient synonyme de faillite pour la plupart des labels, mais au long terme, avec les sites de téléchargement légaux, ça veut surtout dire que n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, peut avoir accès à du bon son house s’il a un ordinateur. Quand c’était des vinyles, c’était trop cher pour les gens en Chine, et maintenant ils peuvent écouter du son pas cher ! Internet permet aussi aux gens de se renseigner plus facilement sur des artistes et des djs. Et les radios sur Internet ça veut aussi dire qu’un type au Kazakhstan peut avoir accès à toutes les radios de house qu’il veut !

Est ce que tu as prévu (ou envie) de collaborer sur un morceau avec quelqu’un ? Si tu pouvais choisir, qui ça serait et pourquoi ?
J’ai travaillé récemment avec Tom Stephan de Superchumbo, et je continue de travailler avec Strectch sur le projet de Paradise Soul. On vient tout juste de finir un remix Paradise Soul du prochain morceau des U2. J’adorerais faire un truc avec Tiefschwarz ou Maurice Fulton. Et la raison, c’est que quand j’écoute leur musique, ils sont tellement ailleurs, c’est incroyable, j’ai envie de savoir comment leurs esprits fonctionnent quand ils écrivent de la musique. Je crois que c’est de la curiosité. J’aimerais aussi faire un truc avec David Duriez. Je pense que Brique Rouge fait parti des meilleurs labels de ces dernières années, et j’ai un très grand respect pour David pour ce qu’il a fait pour la house.

Quels sont tes projets pour les mois à venir ? Prépares-tu de nouveaux morceaux ?
En ce moment je suis pris par la finition des nouveaux morceaux du nouveau label Playtime. “What day is it ?” sera dans les bacs en Juin, suivit par un nouveau morceau de Stretch Silvester qui s’appelle « What you want » et qui inclut un remix de Mike Monday. Je travailles aussi sur des morceaux pour Whoop !, Kinky Vinyl, et Freerange. Inclut un vilain petit morceau qui se nomme « Ugly House », et un morceau légèrement italo old school qui s’appelle « Yin ». A part ça, je travaille sur des morceaux pour un album Mike Monday, que j’aurais sûrement fini à la fin de l’année.

Dernière question, peux-tu nous raconter une anecdote drôle sur une de tes soirées ?
Une fois j’étais à Moscou pour une tournée, et je devais faire une interview télévisée avant de jouer. Ce qu’ils avaient oublié de me dire, c’est que je devais mixer devant la caméra et répondre aux questions pendant que des mails et des coups de fils parvenaient de toute la Russie ! Je devais m’occuper du mix, regarder la bonne caméra (y en avait 5 !) et aussi écouter les questions qui étaient très dures à comprendre puisque l’accent était à couper au couteau. Et quand je ne répondais pas aux questions, je devais continuer de jouer pendant que quelqu’un lisait des sonnets de Shakespeare sur fond d’images psychédéliques ! Très très bizarre mais j’ai une vidéo comme preuve !

Interview réalisée par Arno P. en avril 2005. Merci à Mike Monday de nous avoir accordé un peu de son temps ainsi qu’à Brice B (Prohibition) & Ludo M (Red Light) pour leur précieuse collaboration.