James Holden

James Holden
Après son mix At the controls (Resist/ Discograph) saluée par une critique tombée sous le charme, le boss du label Border Community également remixeur pour Britney Spears (!) ou New Order, revient avec The Idiots are winning, un album qui compile 10 titres intenses et mélancoliques.
Rencontre avec un bidouilleur de sons hors pair avant sa prestation attendue au Rex, pour la 45 du 17 février.
Idiots are winning est un premier album ou une compilation?
« Idiots are Winning rassemble 2 ans productions. J’ai fait beaucoup d’autres choses pendant cette période, ce qui explique pourquoi j’ai mis du temps à le sortir. Je voulais faire un disque qui corresponde à ces deux années, qui montre les nouveaux sons que je fais. »
On compare souvent ta précocité créatrice à celle des Daft Punk à leur époque…
« Quel honneur! Je ne ferai pas la comparaison moi-même! »
Révélation de l’année 2006, jeune prodige…Les superlatifs ne te font pas peur?
« (Rires)… Quand j’avais 20 ans, on a utilisé plein de superlatifs qui m’ont collé à la peau… Alors oui, ça me fait peur, mais maintenant que j’ai quelques années de plus, je me contente de faire ce que je pense être bien. Une fois l’effet de mode et la redescente passés, je sais que je pourrais regarder en arrière en étant content de moi. »
Tes productions minimales rivalisent avec celles allemandes. Un Londonien qui chasse en terres berlinoises, Shocking?
« (Rires, encore)… C’est un peu choquant, effectivement, quand on voit à quoi ressemble la scène anglaise… Cependant, je trouve la différence entre les scènes de différents pays est quelque chose d’assez intéressant. En ce qui me concerne, j’ai plus de points communs, musicalement, avec les goûts des Français. »
Le titre Flute rappelle les ambiances énigmatiques et sombres de Boards of Canada. Qu’est ce qui t’inspire l’atmosphère de ces compos?
« Flute, c’est le morceau adapté aux heures tardives de la nuit, par excellence… J’adore ce que tu ressens quand tu es le seul éveillé dans ta rue, assis sur le rebord de ta fenêtre, fumant un joint à 4h du matin, en observant qu’il ne se passe rien du tout dehors. J’ai fait le morceau Flute une de ces nuits-là: j’ai enregistré les rythmiques à partir de ce qui se trouvait sur mon bureau, improvisé au piano avec les écouteurs sur les oreilles… »
Quelle signification donnes-tu à ce déjà culte Intensionaly left blank (une plage 100 % silence) qui figure sur Idiots are winning?
« Déjà mythique… C’est surtout un moyen de séparer deux parties de l’album: une que tu peux écouter dans ton salon, et une autre qui ne comporte que des DJ tools. Les disques de Border Community cherchent toujours à apporter quelque chose d’utile aux dj’s. Je suis assez surpris par la confusion que cette plage a pu apporter! »
Un set au Rex, ça t’inspire quoi ?
« J’aime beaucoup jouer au Rex… Le club est sympa, le public est réactif à ce que je joue et Paris est magnifique! »
Quels sont les nouveaux projets de Border Community ?
« L’année s’annonce chargée. On va sortir plusieurs albums, un video clip de Nathan Fake, développer de nouvelles recrues. Misstress Barbara va aussi sortir un single chez nous. Sachant qu’on l’adore depuis des lustres, on en est très contents. »
Thomas Gaetner pour Rexorama magazine – Février 2007
http://www.rexclub.com/rexoramablog/