Dj Rork et Lady Bird

Dj Rork et Lady Bird

Je me rends au D!Klub de Lausanne pour une soirée Affolaï avec Dj Rork feat Lady Bird, deux des trois membres du très talentueux trio « Soldiers of Twilight ». Ils sont dans le train avec moi et je leur propose une interview … Ils acceptent !

A la fois simple et professionnels, Dj Rork et Lady Bird sont des musiciens comme on aimerait en voir plus. Ils sont dans toutes les meilleures soirées et font partie des gens les plus demandés à Paris mais aussi dans le monde entier. Leur musique est un mélange réussis de House, de Soul et de Funk, bref, une musique qui vous fait danser, vibrer et qui vous surprend. Rork fait partie du cercle clos des Dj’s qui, comme Dj Deep ou Gregory mixent dans le monde entier et dont les productions sont jouées par Little Louis Vega, Kerry Chandler … Lady Bird est quant à elle la divine voix, elle chante et écrit à merveille, elle a entre autre participé au dernier album de Llorca.

Lemon Sound : Comment vous êtes vous rencontrés ?

Lady Bird : On s’est rencontré au trésor à Paris à la fête de la musique il y a 4 ans. Je suis passé par hasard et j’ai entendu Rork, je ne faisais pas partie du milieu, j’ai aimé la musique de Rork malgré mes apprioris sur la house. On a été présenté et voilà ….

LS : D’ou viennent vos pseudo ? Rork & Lady Bird ?

Rork : « Rork » signifie « Laissez une trace », mais ça je ne l’ai su que plus tard. J’aimais les lettres, ce que ca pouvait donner sur le niveau graphique etc.
Lady : C’est une question d’oiseau, de liberté, c’est assez simple et facile a retenir, ca me correspondait bien, c’est un nom qui chante.

LS : La collaboration DJ Producteur et chanteuse, c’est l’avenir de la musique électronique ?

Lady : je n’espère pas !
Rork : A l’époque, j’étais le seul à le faire : percu , saxo etc … J’ai connu Demon Richie (le saxophoniste de SOT) avant Lady Bird. On travaillait alors sur un projet de maxi sur serial Records.
Lady : Il y a finalement peu de chanteur soul dans la house, il vont plutôt vers le R’n’B, il n’y a pas vraiment de reperds, c’est une musique peu connue et risquée : il faut tout inventer. Il y a par exemple Mandel Turner qui fait ce genre de chose, il ne compose pas.

LS : Comment préparez vous vos performances en club ?

Rork : C’est complètement au feeling pendant les soirées mais pour les lives SOT, c’est complètement calé ! On prépare un live, on le joue et ensuite on fait un truc plus au feeling : jam session !
Lady Bird : Il y a beaucoup d’interactions avec le public et en fait ou joue avec lui, c’est merveilleux.

LS : Comment gérez vous votre carrière solo et votre carrière de groupe.

Lady Bird : Cela se fait naturellement, on essaye de ne pas trop s’évader, on fait que les choses importantes et on reste très liés.
Rork : On fait passer SOT avant notre carrière solo. Une fois que l’album sera fait, on verra peut être les choses autrement. Notre but depuis 4 ans, c’est l’album, mais il ne faut pas en faire trop et garder le meilleur mais tout vient naturellement.
Lady Bird : Mais c’est évident que si les Masters At Work me proposent une collaboration, je vais le faire etc etc, c’est une question de choix, il y a des choses à faire et on choisit les opportunités sans faire d’ombre à SOT …

LS : Comment se partage le travail au sein de SOT ?

Rork : Je taf beaucoup avec Demon Ritchie, on fait la musique ensemble, je suis plus compétent pour la programmation des drums et Demon Ritchie est vraiment bon pour les claviers. On soumet la musique à Lady Bird, elle pose ses paroles et tout repasse en studio mais on n’est pas cloisonné, on ne fonctionne pas toujours comme ca, il faut laisser à tous la possibilité de créer.

LS : Votre avis sur la scène clubbing parisienne

Lady Bird : Il se passe de moins en moins de choses, il n’y a que des courants de mode : en ce moment, c’est les années 80. Il y a un ensemble de choses qui font qu’on ne vient pas faire la fête, on vient se montrer
Rork : Heureusement il y a des soirées comme AFFOLAI [Rex Club], Cheers, ou DeLaHouse !

LS : Ne croyez vous pas que l’augmentation des cachets des dj’s a bridé l’évolution des soirées dans le sens ou tout le budget passe dans les dj’s et à la fin, il ne reste plus grand chose monter une déco sympa par exemple ?

Lady Bird : Il y a peu de dj’s qui prennent de gros cachets, il y a des mecs dans le buzz qui prennent un max de fric. En fait , il y a vraiment un manque de créa, on cherche autre chose, sans trouver et la vrai raison, ce n’est pas le cachet des dj’s, mais le manque de création et d’idées des boites et organisateurs.

LS : Lady Bird, pour toi, Rork, c’est plutôt le dj Superstar le dj Sex Symbol ou le dj Business man ?

Lady Bird : Clairement les trois, il y a les trois ou rien en fait chez un dj
Rork : Je sais faire la part des choses quand même …
Lady Bird : Tu es un artiste, mais aussi un business man.
Rork : Mais dans le RNB, l’artiste ne voit pas ce qui se passe niveau financier, le mec a un manager qui lui reverse un cachet et ca s’arret là, alors que dans la house, on connaît les mecs qui font les soirées, on connaît le chiffre d’affaire … on est super proche de l’argent donc on fait notre propre business, on se connaît tous.

LS : Et miss Lady Bird ?

Rork : C’est une business woman en devenir, elle est dans le milieu, elle connaît les rouages et il ne faut pas longtemps pour voir comment tout cela fonctionne.

LS : Le set idéal selon vous ?

Lady Bird : C’est avant tout le public qui le fait : il y a une osmose super entre les artistes et le public.
Rork : le son, le sound system c’est vraiment super important. A paris, on a le Rex Club, mais c’est bien loin du Cargo (Londres) par exemple. On y avait fait un live pour Serial Records ; Il y avait une superbe ambiance, c’est une salle parfaite pour les lives. On a un bon souvenir en Suisse aussi. Pour les pires souvenirs … Prague ? Paris ?
Lady Bird : Il n’y pas de pire souvenir, mais il y a des soirées plus ou moins bien.

LS : La soirée idéale ?

Lady Bird : Dans une boite à l’anglaise : il y a une scène, un dance floor sympa. Avec Rork, moi et Demon Richie évidemment. Plein de monde, de l’encens, une bonne vibe, des gens euphoriques et … Stevie Wonder.
Rork : Ca serait à Tokyo, au Yellow. On affréterait un avion entier de parisiens et avec des danseuses très artistiques, une expo de photo, de la vidéo. Au platines, les dj’s que j’aime : Deep, Kerry Chandler … et Lady Bird évidemment !