David Maltese

David Maltese

David Maltese à été reperé par Jeff Mills et à depuis enchainé les résidences dans les plus grands clubs Parisiens. Résident des soirées Gravity du Rex Club, il vient tout juste de sortir la compilation Dark Dog / Gravity.

Lemon Sound : Ta carrière à plutôt bien commencé car tu as été repéré par Jeff Mills, ou et comment t’as t’il repéré ?

David Maltese : Alors à cette époque j’étais DJ dans un restaurant. Quand Jeff Mills m’a repéré, j’étais en train de mixer, son manager vient me voir et me dit que l’un des disques que je passais avait beaucoup plu à Jeff Mills. Ma programmation musicale a du lui plaire ! C’est comme ça que je me suis retrouvé à faire le warm-up du Purpose Maker Tour.

Tu as gardé contact avec lui ?

Malheureusement non car à cette époque j’étais étudiant et je n’avais pas du tout comme objectif de débuter une carrière de DJ. J’étais sur Paris uniquement pour mes études de réalisations.

On m’a dit que tu avais réalisé 5 courts métrages, avec un bagage comme ça, pourquoi se lancer dans la musique ?

En fait j’ai toujours écouté de la musique. Depuis petit je me fais des compilations et à côté de ça je regardais énormément de films. Le cinéma et la musique ont toujours été mes deux grandes passions. J’ai eu un jour cette opportunité de mixer dans un restaurant et j’ai immédiatement dit oui, ça me faisait un job étudiant pour payer mes études.

Tu réalises toujours des courts-métrages ?

Ah oui toujours, en ce moment je fais des documentaires sur les films de Georges Lautner et nous sommes associés d’une émission qui s’appelle « Les Amis De Georges Lautner ». Elle passe tous les samedis sur TPS Cinétoile depuis le mois de septembre.

Le mois dernier, le Rex Club à présenté un long métrage réalisé à l’occasion des 15 ans du club. Ça ne t’intéresserait pas ce genre de projet qui mélange tes deux passions ?

En fait, en dehors de travailler sur mes mixs, j’écoute tout à fait autre chose. Je peux écouter du Rock & même du baroque, j’adore Jean-Sebastien Bach par exemple ! En même temps, la musique électronique et la musique baroque sont proches, ce sont des musiques minimalistes et on peut trouver un lien entre elles. J’ai réussi à lier mes deux passions il y a 6-7 mois lorsque mon collaborateur et moi avons réalisé la Bande Originale d’un film.

Tu peux nous en dire plus ?

Oui, c’est le premier long-métrage d’un jeune réalisateur qui a produit & réalisé son film grâce à sa maison de production qui produisait essentiellement des courts-métrages. C’est une libre adaptation de « Le Trésor De La Sierra Madre » de John Huston. Le réalisateur, Lionel Abeillon, m’a contacté à travers le premier assistant réalisateur du film avec qui j’étais à l’école. Le courant est passé entre nous et c’est là que ce fait le lien entre mes deux passions.

Tu as monté Calumet Rec. Il y a quelques années, tu en es où aujourd’hui ?

On a sorti une première production il y a quelques années et je pense que nous étions trop jeune et pas assez intégrés pour sortir le disque. On s’est un peu trop engagé sur ce disque. Nous l’avons sorti le disque à 500 exemplaires mais nous ne nous étions pas occupé de la distribution. Nous n’étions pas assez « dans le métier » à cette époque là.

Quels seront les prochaines innovations et nouveautés de Calumet Rec. ?

Nous sommes entrain de discuter de tout ça avec Patrick (Gravity) et il est fort possible que l’on sorte une nouvelle production Calumet à la rentrée. Il est prévu que je fasse une prod’ sur ce maxi mais nous allons beaucoup mettre en avant B-CHAIX, un artiste Argentin très célèbre dans son pays qui mérite d’être connu en Europe. Nous l’avions invité une fois au Rex Club et il a vraiment assuré.

On m’a parlé d’un projet d’album pour cette année, le projet avance ?

Alors oui mais c’est toujours en pourparlers. Un album c’est très long à faire et après on revient aux connaissances du milieu mais on commence à connaître un peu de monde ! Il devrait y avoir deux parties sur l’album, une axée sur le Jazz et une plus axée sur l’Electro mais on a du mal à trouver à mettre une étiquette sur l’album. Comme pour la compilation, nous n’aurions pas pu faire une compilation House & Techno, sinon le publique ne s’y retrouve pas.

Gravity sort sa première compilation en association avec Dark Dog, pourquoi cette compilation ?

On a eu la chance avec Gravity d’avoir Dark Dog qui nous a donné une certaine somme d’argent ainsi que l’entière direction artistique pour produire la compilation. Vu la santé de l’industrie du disque actuellement, c’est assez rare et beau d’avoir une chance pareille ! Après certaines personnes ne sont pas passés au delà du fait que la compilation ait été réalisée sous couvert de Dark Dog et non pas été très constructif alors que lorsque nous avons réalisé la compilation, nous n’avons pensés qu’à l’artistique !

Tu as partagé les platines avec DJS comme Carl Cox, Jeff Mills ou encore Danny Tenaglia, quels souvenirs as-tu gardé de ces rencontres ?

Jeff Mills je ne pourrais jamais l’oublier, ça c’est clair, ensuite il y a Green Velvet que j’apprécie beaucoup. Il a été vraiment très sympa et très facile d’accès. Nous avons rejoués ensemble à Toulouse il y a environs deux mois et lorsque nous nous sommes retrouvés, on avait la sensation de s’être quitté la veille. Je me souviens que l’on avait fini en Ping-Pong au Rex et qu’à 06h on était allé boire des bières dans des brasseries Parisiennes ! Chose que tu ne peux pas faire avec Jeff Mills car il a une vie très saine.

Ces rencontres t’ont aidées professionnellement ?

Oui parce que si je suis entrain de parler avec toi, c’est quand même grâce au parcours que j’ai fait avec eux ! On m’a donné des chances et il ne fallait pas que je me plante ! Mais je me faisais des horaires de bureau pour me perfectionner, 6 à 8 heures par jours derrière mes platines mais après tu es récompensé par ton travail.

Tu as enchaîné des résidences au Queen, au Folie’s, au Gibus et maintenant au Rex Club, il y a un club dans lequel tu préfères jouer ?

Le Rex indéniablement. Je suis passé au Queen, au Gibus et au Folie’s mais c’est au Rex que j’aurais préféré passer directement ! C’est une question d’état d’esprit parce que lorsque tu vas au Rex, tu te déplaces vraiment pour la musique et tu rencontres des gens qui ne se déplacent que pour la musique. Je pense qu’il y a d’autres endroits sur Paris qui ont cet esprit là comme le Batofar ou le Nouveau Casino.

Lorsque tu as du temps libre, dans quels clubs aimes-tu sortir ?

Très peu de clubs mais beaucoup de cinéma ! Par exemple il va falloir que j’aille m’enfermer pendant 15 jours pour finaliser un nouveau scénario. J’ai écrit un long métrage que j’essais de développer et de mettre en place. Tu veux que je t’en fasse le pitch ?

Oui volontiers !

Alors c’est très simple, c’est l’histoire d’un artisto’ qui séquestre un SDF. J’aimerais bien le réaliser mais ce n’est vraiment pas de tout repos !

Tu ne voudrais pas faire comme le réalisateur de « Spy Kids », Robert Rodriguez qui a écrit, réalisé, monté & écrit la musique du film?

En même temps tu ne peux jamais bien tout faire. « Spy Kids » c’est bien pour les mômes mais ça ne deviendra pas un film culte ! Tu ne peux pas être spécialisé partout.

On m’a dit que tu animais une émission de radio consacrée aux musiques électroniques, tu pourrais m’en dire un peu plus ?

Oui j’animais, je ne le fais plus aujourd’hui. C’était sur une petite radio associative qui est devenue aujourd’hui une vraie radio mais c’était beaucoup beaucoup de boulot et je ne pouvais pas donner partout. Il a fallu que je fasse des choix mais ça me dirait bien de faire une émission de radio une ou deux fois par mois mais il faut aussi qu’on me donne un minimum de moyen pour le faire.

Quels sont tes projets pour 2004 ?

Avant tout une bonne promo’ pour la compilation et après m’atteler sur le long métrage et ensuite sur un album mais en priorité c’est le long métrage.

Interview Réalisée par téléphone par Arno P. en mai 2004. Merci à David & à Patrick pour leur collaboration.