Claude Monnet

Claude Monnet

Claude Monnet est l’un des plus gros, en qualité et en quantité, producteur Parisien. Il vient de collaborer avec la chanteuse d’origine Brésilienne Monica Nogueira sur l’album « Le Monde Change ». Nous l’avons rencontré pour discuter de ce nouveau disque

LemonSound : Pour commencer, peux-tu me parler de l’album « Le Monde Change » qui est sorti il y a quelques semaines, quel est ton objectif avec ce disque ?

Claude Monnet : Mon objectif était de produire un album qui correspondait à mes envies du moment, à savoir des ambiances un peu plus world et acoustiques qu’électro. J’ai trouvé en Monica Nogueira l’élément qu’il me manquait pour mener à bien ce travail.

Est-ce la première fois que tu collabores avec Monica Nogueira ? Comment êtes –vous arrivés à collaborer ensemble ?

Oui c’est la première fois que nous travaillons ensemble. Nous nous sommes rencontrés il y a quatre ans à Saint Tropez lors d’une soirée en club où je mixais. Le mélange de genres musicaux qu’elle a pu découvrir dans mon set lui a laissé penser que nous pourrions collaborer. Elle est donc venu me parler en fin de soirée, nous avons évoqué la possibilité de travailler ensemble et cela c’est concrétisé 6 mois plus tard en débutant l’enregistrement de l’album.

Est-ce qu’une collaboration avec Martin Solveig (Mixture) est à prévoir pour les mois à venir ?

Mais nous collaborons tous les jours !!! C’est mon associé depuis maintenant 6 ans. Les labels SSOH, MIXTURE, BASIC TRAXX et ANALOG nous appartiennent et par conséquent nous travaillons ensemble sur leur évolution et leur management quotidiennement. J’ai fait écouté à Martin chaque maquette de l’album afin qu’il me donne des conseils et il fait la même chose lorsqu’à son tour il produit un track ou un album. C’est un peu cela qui fait notre force, chacun travaille de son côté, mais nous nous aidons et nous conseillons mutuellement afin d’avoir le meilleur résultat possible.

Toi & Monica avez mélangés la musique traditionelle Bresilienne & l’électro’ sur l’album « Le Monde Change », est-ce le début d’une nouvelle mode ?

Non je ne pense pas, beaucoup d’autres projets aux connotations Brésiliennes ont vu le jour depuis 4 ans, mais le notre reste assez différent de part l’arrangement des chansons qui n’est pas toujours brésiliens, (Afro , jazz, funk). Et puis surtout il y a 12 chansons, c’est un vrai album d’artiste.

Le Brésil sera à l’honneur en 2005 en France avec l’année du Bresil, pensez-vous que cet album « Le Monde Change » est une introduction à la musique Bresilienne et que le « gros de la troupe » arrivera l’année prochaine ?

C’est dans la culture française que de s’ouvrir aux autres musiques. Je peux t’affirmer pour avoir voyagé dans quasiment le monde entier que la France est un des seul pays où l’on peut écouter de la musique africaine, orientale, latine…grâce à des radios qui leur sont dédiées. Monica a toujours été très étonnée de voir que les Français connaissaient assez bien le répertoire classique de musiques Brésiliennes (Vinicious De Moraes, Joao Gilberto, Djavan…). Concernant le « gros de la troupe » je ne sais pas, mais je pense qu’il va y avoir une ouverture et que pas mal de maisons de disque vont s’y engouffrer. C’est donc plutôt pas mal pour nous d’arriver dans les premiers.

Vous avez repris « Je Suis Venu Te Dire Que Je M’en Vais », était-ce une forme d’hommage ?

Serge Gainsbourg est sans doute un des artistes Français de sa génération qui a le plus innové, interpellé et provoqué. C’est un maître dont le travail influence encore aujourd’hui un très grand nombre d’artistes. Nous voulions rendre hommage à cette personnalité unique. Le fait que le morceau plaise (il est déjà compilé entre autres dans la compilation Hôtel Costes 7) est un honneur pour nous. Il faut encore attendre l’avis du public, mais j’en suis déjà très fière.

Tu as crée 4 labels: SSOH, Mixture & Basic Trax et Analog, pourquoi en avoir créer autant et ne pas avoir tout regroupé sous un seul nom ?

Pour justement ne pas tout mélanger, personnellement je ne comprends pas les labels qui changent de musiques ou de fonctionnement au gré des tendances. Je suis plus pour l’idée de faire évoluer une couleur musicale ou une direction artistique sur un label, que pour un changement radical à chaque sortie. J’aurais par exemple beaucoup de mal à imaginer une sortie Drum and Bass ou techno sur SSOH par contre sur Basic Traxx pourquoi pas.

Tu as été un acteur majeur de la « French Touch » il y a quelques années. Comment considères-tu ce mouvement ? Le considères-tu toujours d’actualité ?

J’ai toujours regardé ce mouvement de très loin tout en ne sachant pas si j’en faisais partis ou non. A vrai dire je n’ai jamais bien réellement compris son sens. Je crois simplement que les Anglais nous ont apposé cette étiquette car il ne savait pas comment définir notre musique. Pour ce qui est du mouvement en lui-même je dirais objectivement qu’il y a eu du bon, du moins bon, et du vraiment très mauvais. A une certaine époque (heureusement révolue), dès qu’un producteur samplait une boucle disco et la filtrait pendant 6 minutes sur un beat approximatif on appelais cela « la french touch », c’était devenu un titre générique fourre tout. Nous avons en France de très bons producteurs qui font de choses absolument différentes les uns des autres et qui ont aussi une manière unique de les traiter. C’est à mon humble avis cela qui nous rend intéressant aux yeux du reste du monde.

Tu as pu jouer en club avec des pointures comme Danny Tenaglia, Louis Vega ou Roger Sanchez, pourquoi as-tu arrêté tes résidences dans les clubs Parisiens ?

Fautes de vrais et bons clubs, tout simplement. Mais je ne suis pas le seul dans ce cas, Martin Solveig, Bob Sinclar, Dj Gregory, et j’en oublie, n’ont pas de résidence. Mon constat sur le clubbing parisien est très amer, cela en est devenu pathétique. La plupart des clubs encore ouverts ne passe que du rap, r’nb ou techhouse commercial de seconde zone. Toutes les soirées intéressantes sur paris ont fermé leur portes (Cheers, Not To Bad…), alors tous les DJs que je viens de citer jouent à l’étranger ou il y a encore des clubs faits pour la musique qu’ils revendiquent.

Pourras t’on quand même te revoir en club cette année ?

Oui bien entendu ce n’est pas parce que l’on ne joue plus à Paris que la terre s’arrête de tourner, bien au contraire. Pour tout renseignement sur les dates il faut aller sur mon site www.claudemonnet.com ou sur celui de mon agence de booking www.Homestudioagency.com.

Quels sont vos projets pour le mois à avenir ?

Ma priorité est de monter le live de Monica Nogueira pour le début 2005, un nouveau single sur SSOH et un pour MIXTURE pour le WMC 2005, et peut être mon album pour 2006.

Dernière question, pourrais-tu me raconter une anecdote drôle sur une de tes soirées ?

A vrai dire, je n’en ai pas de vraiment drôle…Si peut être, il y a quelques années je suis arrivé dans un club français (que je ne citerais pas) pour jouer et il n’y avait pas de platines pour les vinyles et le DJ jouait des CD sur des platines cd de salons. Mais cela n’est pas drôle c’est plutôt pathétique, depuis les clubs français dans leur majorité ont faits des progrès à ce niveau là !

Interview réalisée par Arno P. en Novembre 2004. Merci à Claude Monnet pour cette interview ainsi qu’à Aurélia (Nocturne) & Ludivine G. (Mixture) pour leur précieuse collaboration.