A l’heure où le rock ne fait plus trop recette, que la masse toujours bêlante lui préfère, finalement sans énormément d’autres choix, une muzik vulgaire qu’imposent sans aucun état d’âme des éminences grises, grasses et dépourvues d’une once de goût, il est quand même plus que réconfortant pour nous autres amateurs de musiques aussi intenses que vraies de pouvoir encore s’esgourder des groupes comme CLASSIC & TROUBLES.
D’autant que le trio natif des environs de Lyon, l’ancienne capitale des Gaules, et c’est rassurant, est bien loin des clichés dont se repaît avec boulimie médias et public avides de cancans …Et ce qu’il y a d’encore plus réjouissant, c’est que les musiciens qui forment CLASSIC & TROUBLES ne sont en aucun cas [et ne veulent surtout pas être assimilés à], des gardiens d’un temple rock, appellation dont on a affublé à outrance certains de leurs aînés. Leurs costards ne sentent pas la naphtaline et leurs instruments ne sont pas couverts de poussière estampillée sixties. Ouf !
Certes, le mélomane averti, adepte du binaire percutant autant qu’intelligent, aura su repérer de ci de là, au cours de titres, quelques références bien senties. Mais si Christophe (Lead & guitares), David (batterie) et Fabrice (basse) revendiquent de solides racines musicales, leur inspiration dépasse de très loin le simple copier/coller. Et si lesdites références étaient relativement prégnantes sur les deux premiers albums, le trio, à partir de Walk Away a légèrement modifié la donne en étoffant son rock toujours très efficace d’ajout de clavier, de chœurs voire même de quelques… synthés, ces derniers étant, on se rassure, joués à doses homéopathiques.
Alors, sans prendre une direction Spandau Ballet qui aurait laissé tout le monde sur le carreau (Au secours ! Il paraît que les insupportables années 80 reviennent en force !), le trio, s’il délaissait un peu le « classique » de ses compos, ne semait pas non plus le trouble dans l’esprit. Et même dans le cortex de leurs fans les plus hardcore…c’est dire ! « L’expérimentation » sonore si elle se faisait mesurée (hey, on est loin de Pierre Henry quand même !!!) n’était pas moins annonciatrice, en toute logique, de ce que le groupe allait développer dans le futur. Un futur qui se conjugue aujourd’hui au présent puisque ANOTHER DAY déboule furieusement dans les traces encore fumantes de Walk Away sorti pourtant deux ans plus tôt.
Entre ces deux disques, et comme d’habitude serais-je tenté d’écrire, beaucoup de concerts, histoire d’aller se colleter avec un public amateur (autant que connaisseur) de La Vraie Chose. Celle qui s’écrit avec de la gnaque, des décibels, pas mal de sueur, beaucoup d’humilité et autant d’authenticité. Du reste NEIL YOUNG pour qui, à Lyon CLASSIC AND TROUBLES avait la lourde tâche d’assurer sa première partie, a été subjugué par la prestation du trio. Et question rock’n’roll, Bonhomme Young sait de quoi il cause ! Quand même !!!
Pour reprendre la question récurrente qui émerge depuis quelques années, c’est quoi être rock ? La réponse se fait limpide et sans chercher pendant des heures. Être rock en 2009, c’est aussi et surtout écouter CLASSIC AND TROUBLES. Faites circuler l’info…
http://www.myspace.com/classicandtroubles
