Pan-Tone#2 : Le « coldwave » qui colle à la peau

Pan-Tone#2 : Le « coldwave » qui colle à la peau

L’univers décalé

Paloma invite à la convivialité. Lorsque les premiers spectateurs arrivent, c’est en petit comité que l’on vient se désaltérer au patio tamisé de rose, à l’extérieur. L’ambiance sera « à la cool », parsemée de gens de tous bords. Flute de champagne, vin et bière font guise d’apéritif, il est 22h, les ponctuels prennent doucement possession des lieux. On entend alors discrètement s’imposer les basses, la soirée va débuter. Keep On finit une prestation qui mêle sonorités nouvelles à une patte belle et bien plus mature. Je me glisse dans la grande la salle, traversant avec dynamisme le couloir jaune de l’entrée. Sympa ce lieu !


The Dualz & Giovana

La présentation

Pan-Tone annonce en tête d’affiche le label Kill the DJ, connu pour sa vibe mystérieuse et énigmatique. C’est la dark Techno scrupuleusement incernable qui est à l’honneur. Pourtant, deux figures juvéniles, loin des représentations que l’on se fait des précepteurs du genre, montent sur scène. Ils sont peu connus, mais assurent un début de soirée qui mérite d’ajuster l’oreille. La première partie est un set House festif et entrainant, c’est une mise en bouche intéressante. Et, venue de nulle part, une métisse s’invite sur scène, le micro à la main. The Dualz (aka Dual) et Giovana assurent une prestation vivace. C’est une expérience qui pousse la House hors de ses retranchements, transgressant l’inspiration timide du jazzy et de la pop pour aller vers une forme de Deep-House aux beats sulfureux, avec une espièglerie charmante. Une douce épopée avant d’entamer des chemins plus sinueux, le trio laisse bientôt place à la redoutable Jennifer Cardini.


Jennifer Cardini

Quand la gravité rencontre l’irrésistible

Il y a bien un moment où j’ai décroché, histoire d’aller boire un verre et de discuter avec l’équipe Woh lab. Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé entre le moment où j’ai quitté la grande salle et celui où j’y ai remis les pieds, mais le monde avait étrangement basculé. Evidemment, la mécanique incessante et hypnotique du fabuleux Slob de Nick Curly y a été pour quelque chose. La raison n’est désormais qu’un souvenir lointain, Jennifer nous offre un aller sans retour vers d’inexplorables contrées. Ivan Smagghe reste sur les vibrations graves de sa complice mais porte son voyage vers un passé futuriste. On vacille entre charlays circulaires, rythmiques agressives et basses puissantes. Profond mais perceptible, acide mais enrobant, le son qui jaillît des enceintes impose un style qui lui ressemble, à lui, l’original aux bretelles. Chloe entretien le film grisonnant des années folles. Son doux visage cache une détermination fascinante. Sa patte féminine et téméraire inhibe plus qu’elle n’excite. C’est dire que l’on était déjà bien bas dans le royaume des ténèbres, ses nappes plus chaleureuse nous permet d’émerger en douceur.


Jennifer Cardini & Chloe

Kill the DJ n’est pas venu pour verser du sang mais bien pour déverser une partie de leur sphère ornée d’une noirceur captivante. La maturité de leur prestation conserve la vibe d’une Techno coldwave tout en nous invitant à découvrir ce que la musique actuelle à de plus futuriste. Pan-Tone a su allier ce qui a été à ce qui est grâce à un choix de programmation qui force l’ouverture et la rencontre des genres.

Merci pour : le ronflement puissant des basses qui ont entrainé la salle vers le centre de la terre.

Tant pis pour : la main d’Ivan Smagghe qui s’est écrasée sur l’objectif de mon Reflex… Ca m’apprendra à vouloir dérober ses tracks !

Ecrit par Pauline JACQUELIN