Interview de Charly, un Light Jockey dans la lumiere
Charly : Je ne pense pas avoir le même avis que certaines personnes de notre milieu là-dessus : ce n’est pas un second job pour les DJ qui font le warm-up d’une soirée ou le barman qui vient de temps en temps mettre un programme… Le Light Jockey, dans les clubs dignes de ce nom, sert à illustrer en lumière ce que produit musicalement le DJ en live. Comme un VJ qui place les bons visuels au bon moment selon la musique. C’est donc un vrai plus pour un DJ qui veut « raconter » une histoire musicale à son public.

Charly : J’ai d’abord pratiqué d’un instrument au Conservatoire de Lyon ce qui m’a permis d’éduquer mon oreille, puis j’ai dû arrêter mais je considère aujourd’hui mes consoles light comme des instruments 🙂 Je suis devenu Light Jockey comme beaucoup de mes collègues en faisant de la sono mobile pendant mes études. Puis ensuite en rentrant dans les clubs à ce poste, et en m’imposant une ligne de conduite qui consistait à faire évoluer le matériel, bosser sur de nouveaux logiciels régulièrement et surtout ne jamais rester plus de deux ans en résidence en club 🙂 Ceci m’a permis de passer par chance dans les plus gros clubs de mon quartier (King’s Club), ma ville (Eclip’s sous la Part-Dieu à Lyon), de la région Rhône Alpes (Titan) », mon pays (Palais et Gotha à Cannes) et finalement du Monde puisque je viens de lighter à Green Valley au Brésil qui est considéré comme le meilleur club par de nombreux DJ et magazines ! Entretemps je suis passé par pas mal de clubs divers et variés en résidence ou en one-shot à Lyon, Paris, Monaco, Marrakech, Dubai, Hong-Kong, …

Charly : Il sait que je préfère les gros clubs et pas le mode festival où les gens viennent voir un show et où tout le matériel light est concentré sur la scène. J’avais des doutes concernant ma façon très « club » d’éclairer un set, mais lui n’a jamais douté et m’a convaincu de garder mon style et ne pas imiter les autres. Donc moi qui voulait éviter les grosses scènes, je me suis retrouvé à opérer sur le Szidget Festival de Budapest, le Summer Sound Festival d’Helsinki, l’Atlantico de Rome ou le Sand d’Amsterdam avec 10 ou 15000 personnes en moyenne… Sa confiance et les félicitations de beaucoup d’organisateurs de ces événements m’ont convaincu définitivement 🙂
Charly : 2012 a été une bonne année pour moi, en plus de ma collaboration avec Axwell sur 12 dates j’ai eu le plaisir de me balader et montrer mon savoir faire en France et à l’étranger. Les événements marquant ont été les 10 ans du Club Dragon-I de Hong-Kong (Michael Calfan, Louie Vega, Roy Ayers, Luciano, Calvin Harris), le Festival de Cannes (Sebastian Ingrosso, Pharrell, Martin Solveig, Joachim Garraud, Busta Rhymes, David Guetta, Rick Ross), mais aussi mes premières dates au Queen Paris, Fratelli Bucarest avec Sylvain Armand, Zuma à Dubai, Liquid à Berne ou le MICS de Monaco avec Bob Sinclar, Hardwell, etc.

Charly : Mon rêve est sans aucun doute qu’une de mes deux filles (ou même les deux :)) prenne le relai pour vivre un jour ce que je vis actuellement 🙂
Charly : Les jeunes qui seraient tentés par ce métier très rare à ce niveau (on n’est pas plus d’une dizaine dans le monde à suivre des DJs régulièrement) doivent savoir qu’une base musicale comme la pratique d’un instrument est fortement recommandée, la connaissance et l’adaptation a beaucoup de logiciels et consoles lumière ainsi que la créativité qui est essentielle pour ne pas se répéter, et biensur une bonne dose de patience !
Pour ceux qui le désire, Charly organise des stages chaque été à Cannes. Contactez-le sur son site : http://www.charlylight.com
