Compte-rendu de Showtek au Queen Paris

Compte-rendu de Showtek au Queen Paris

En ce deuxième vendredi de l’année 2014, le Queen nous régale déjà en concoctant une soirée dont seuls les Néerlandais ont le secret : en l’occurrence les frères Showtek. Originaires d’Eindhoven, Wouter et Sjoerd Janssen ont produit de la musique hardstyle à partir de 2003, de laquelle se démarquent entre autres les titres « The Color Of The Harder Styles » et « Raver », pour entamer un virage à 180° et produire de l’Electro House de 2011 jusqu’à aujourd’hui, duquel « Cannonball », collaboration avec leur compatriote Justin Prime sortie en 2012, fut leur premier grand succès. Ils ont fondé le 30 décembre dernier leur propre label « Skink », sous label de Spinnin’ Records, avec « We Like To Party » comme préambule. En près d’un an et demi, les Showtek ont connu une ascension fulgurante qui leur permet aujourd’hui de performer dans les plus grands festivals internationaux. Leur première date au Queen s’annonçait alors plus que chaude, malgré le froid hivernal.

1h53, Sjoerd prend le micro pour chauffer les corps et les esprits, tandis que Wouter entame le set avec le track house progressif de Merk & Kremont, un autre duo, certes, mais italien cette fois-ci, « Zunami », présent sur le label Protocol Recordings de Nicky Romero, et terriblement efficace. Ils poursuivent avec un unreleased, Nicola Fasano & Steve Forest – Party Hat, non sans rappeler le fameux « Tung! » de Deniz Koyu.
La pression monte au fil des titres et ainsi voir venir, l’un des titres les plus influents de 2013 « Booyah », en featuring avec We Are Loud et Sonny Wilson, sur lequel David Guetta a réalisé son sit-down sur le mainstage de Tomorrowland la même année. La réaction du public est imminente ! On saute énergiquement, on chante allègrement : je me dis qu’à ce rythme-là, on ne tiendra plus debout !

Ils laissent peu après place au rythme très saccadé de « Supreme » du parisien Mercer, figurant notamment sur la bande son de l’aftermovie de l’Electrobeach 2013, qui permet une alternative aux drops précédents plutôt « big room ».

C’est lorsque l’ambiance est à son paroxysme que le duo décide de jouer « Slow Down », paru sur le label de Steve Aoki « Dim Mak Records », lui aussi repris en chœur à en perdre le souffle, complété d’une intéressante partie trap. Aussi, l’excellent titre « Riser » du hollandais Marc Benjamin, entre House Progressive et Electro House, marque les esprits.

Nous arrivons à la moitié du set, moment précis où les compères lancent « We Like To Party ». Il y a vraisemblablement de nombreux fans puisque malgré la sortie toute récente du track, l’euphorie qu’il procure n’a rien à envier à « Booyah » et « Slow Down ». Cela fait extrêmement plaisir, d’autant plus que le public français est considéré parfois comme étant peu réceptif. Ce qui ne fut pas le cas, loin de là ! Ainsi, le « Like » peut être considéré comme insuffisant ; nous préférerions avoir un « Love », avec un « F*cking » en option.

La seconde partie est marquée par « Get Loose », lui aussi amélioré car combiné avec l’indispensable remix de Tiësto. C’est le moment choisi par le français Quentin Mosimann, qui mixait au Queen vendredi dernier, de faire une courte apparition afin de poser sa voix sur le titre. On apprécie grandement d’entendre le remix du morceau pop « Move Your Feet » du groupe danois désormais séparé Junior Senior, par le parisien DJ Snake, désormais sur le chemin de la gloire.

Le tandem néerlandais ne choisit pas la facilité pour autant, car malgré le célébrissime « Tsunami » provoqué par le titre du même nom de DVBBS (et Borgeous), c’est « Raveology » qui est privilégié, avant même qu’il ne sorte, le lundi 13 janvier.

De leurs mashups Dada Life vs Jacob Plant – Feed The Fire, John Newman vs Hardwell & MAKJ – Countdown And Love Me Again, en passant par Alesso & Calvin Harris vs SESA – Bring Control, ils démontrent leur talent à allier la force de l’Electro House à des vocals entraînants.

Pour clôturer leur mix, ils n’hésitent pas à mettre les bouchées doubles. Ils nous offrent un énergique mashup liant le vocal de « No Beef » à la puissante mélodie de « Mammoth », pour ensuite enclencher l’incontournable « Cannonball » ! (sans la voix du New Yorkais Matthew Koma, à s’interroger sur l’intérêt d’avoir sorti une version vocale) Du fait de l’importante dynamique tout au long du set, l’eau n’était pas nécessaire à l’exécution de ce « cannonball », la sueur déversée tout au long de la soirée y faisait office ! Je pense alors leur prestation terminée, mais ils surenchérissent finalement avec un dernier « Booyah », la champagne show(tek)er en prime !

Un set electro house à souhait ponctué par leurs plus gros hits, des mashups exclusifs, quelques nouveautés et un dynamisme hors pair. Voici les ingrédients nécessaires à une soirée de qualité, ce que Sjoerd et Wouter vous préparent à chacune de leur date. A consommer sans modération !

Compte-rendu par Enzo Coco
Photos : Queen Club Paris