Le fromage au lait cru surveillé : l’alerte de 60 millions de consommateurs sur un virus transmis par les tiques

L'alerte de 60 millions de consommateurs sur le risque de virus lié aux fromages au lait cru et comment réduire les dangers alimentaires.
Ces dernières années, la question de la sécurité alimentaire s’est invitée dans le débat public suite à une alerte relayée par 60 millions de consommateurs. L’association met en lumière qu’un virus rarement évoqué, généralement associé aux piqûres de tiques et responsable d’une maladie rare, pourrait aussi être transmis par certains aliments, en particulier les fromages au lait cru. Cette enquête ouvre de nouvelles pistes de vigilance alors que la France recense plusieurs dizaines de cas sur son territoire.
Qu’est-ce que l’encéphalite à tiques ?
L’encéphalite à tiques est une maladie virale causée par le TBEV (virus de l’encéphalite à tiques), le plus souvent contractée lors de la morsure d’une tique infectée. Cette infection touche principalement certaines régions d’Europe, dont la France, mais reste une maladie rare comparée à d’autres infections transmises par les tiques.
Entre mai 2021 et mai 2023, les autorités sanitaires françaises, via Santé publique France, ont recensé 71 cas confirmés d’encéphalite à tiques. Si ce chiffre peut sembler faible, il révèle néanmoins une légère progression de la maladie dans des zones jusqu’alors peu concernées, notamment dans le centre et l’est du pays.
Quels sont les modes classiques de transmission ?
En général, la transmission survient après la morsure directe d’une tique infectée, lors d’une promenade ou d’un temps passé dans la nature. Les tiques se trouvent fréquemment dans les herbes hautes, les forêts ou même certains jardins proches de zones boisées.
De nombreux spécialistes rappellent que le port de vêtements couvrants et l’inspection minutieuse de la peau sont des gestes simples pour réduire fortement le risque de contamination. Pourtant, selon 60 millions de consommateurs, il existe un autre mode de transmission inattendu : la voie alimentaire.
Comment le virus peut-il arriver dans l’assiette ?
D’où provient cette contamination alimentaire ?
Des études récentes évoquées par 60 millions de consommateurs ont montré que des animaux producteurs de lait – chèvres, vaches ou brebis – peuvent eux aussi contracter le virus de l’encéphalite à tiques sans présenter de symptômes apparents. Lorsque ces animaux sont contaminés durant les périodes où le virus circule dans leur environnement, leur lait cru peut en contenir.
Cette situation devient problématique lorsque ce lait n’est pas pasteurisé et sert à fabriquer des fromages au lait cru consommés rapidement ou vendus frais. La pasteurisation élimine efficacement de nombreux agents pathogènes, mais la consommation de produits issus de lait cru expose donc, en théorie, à ce risque si l’animal est infecté.
Les cas identifiés en France et ailleurs en Europe
En Europe centrale et orientale, plusieurs épisodes d’infection groupée ont été attribués à la consommation de lait cru contaminé. En France, la vigilance porte essentiellement sur les petites productions locales et artisanales. Certaines enquêtes sanitaires ont fait le lien entre des cas humains et l’ingestion de fromages ou de lait provenant de troupeaux infectés.
La surveillance sanitaire a donc été renforcée et les exploitations touchées sont régulièrement soumises à des mesures préventives pour stopper la chaîne de transmission. À ce jour, l’épidémiologie montre toutefois qu’il ne s’agit que d’une minorité des cas recensés.
Quels sont les signes de la maladie chez l’humain ?
Chez la majorité des personnes contaminées, l’infection débute discrètement, avec des symptômes grippaux comme la fièvre, des courbatures ou une fatigue persistante. Après quelques jours de répit, certains cas évoluent vers une deuxième phase caractérisée par des troubles neurologiques : méningite, encéphalite ou parfois paralysie partielle.
Il faut noter que beaucoup de personnes exposées ne développeront jamais de forme grave de la maladie. Consulter un médecin en cas de signes inquiétants reste indispensable, surtout après avoir fréquenté des zones à risque ou consommé des produits laitiers non pasteurisés issus de régions concernées.
Comment réduire les risques liés à la consommation de fromages au lait cru ?
Bons gestes pour le grand public
Selon les recommandations sanitaires, certaines pratiques minimisent les risques alimentaires tout en permettant de profiter de la diversité des fromages français. Voici quelques conseils essentiels à retenir :
- Manger uniquement des produits laitiers pasteurisés lorsqu’on appartient à des catégories vulnérables : jeunes enfants, femmes enceintes, personnes âgées ou immunodéprimées.
- S’informer sur l’origine géographique du fromage, notamment lors d’achats directs à la ferme.
- Varier les sources d’approvisionnement afin d’éviter une exposition répétée à un même troupeau.
Rôle des producteurs et surveillance sanitaire
Du côté des éleveurs et transformateurs, la vigilance passe par la surveillance régulière du cheptel et la déclaration rapide en cas de suspicion d’infection. Des tests virologiques permettent de repérer tôt la présence du virus dans le lait, ce qui est une étape clé pour empêcher sa commercialisation.
Les autorités sanitaires mettent à jour des recommandations spécifiques afin de limiter la vente de lait cru lors de foyers infectieux localisés. Plusieurs campagnes locales d’information visent à sensibiliser aussi bien les professionnels que le grand public.
Encéphalite à tiques et alimentation : tableau synthétique
Mécanisme | Description |
---|---|
Piqûre | Morsure directe d’une tique porteuse du virus |
Aliments | Consommation de lait cru ou de dérivés issus d’animaux infectés |
Symptômes | Fièvre initiale, syndrome grippal, complications neurologiques possibles |
Prévention | Port de vêtements adaptés, inspection corporelle, préférence pour les produits pasteurisés, surveillance vétérinaire des troupeaux |
60 millions de consommateurs insiste sur la nécessité d’une vigilance partagée entre producteurs, distributeurs et consommateurs. Avec la tradition profondément ancrée du fromage au lait cru en France, la sensibilisation continue constitue un levier essentiel pour préserver la sécurité de tous face à ce virus rare mais non négligeable.