Kitsuné Maison 6, le grand retour de l’electro pop (la vraie, la seule, l’unique)

Kitsuné Maison 6, le grand retour de l’electro pop (la vraie, la seule, l’unique)

Depuis lundi vous pouvez trouver la Kitsuné Maison compilation 6 dans les bacs de tous les disquaires un temps soit peu compétents.

La sortie tombe bien, il nous fallait un peu de douceur électronique pour surmonter les dures journées d’hiver qui s’annoncent…

La compilation, intitulée « The Melodic one » (la mélodique) fait intelligemment l’impasse sur les morceaux à la saturation hormonale, pour aller chercher quelque chose de plus pop et fin, dans la veine des premiers opus de la série. Pourquoi faire de la violence quand les temps sont durs ?

On retrouve Lo-Fi-Fink dans le style qui leur va bien, une ballade électro pop, sur fond de basse slappée. Ca parle d’amour impossible, c’est universel et c’est idéal pour les trajets moroses du lundi matin, seul avec son walkman.
La londonienne La Roux enchaine  en posant sa sublime voix sur un beat un peu 2 bits.
Vient une véritable perle de Pnau. Ca ressemble à un croisé Bowie/Weezer/E.L.O., bref un truc un peu indéfinissable, beaucoup plus posé et agréable que les morceaux que blogosphère s’arrache depuis quelques mois maintenant.
You Love Her Coz Shes Dead ont opté pour un mélange bizarre, à mi-chemin entre Crystal Castles (qui n’apparaissent pas sur cette compile) et un groupe de punk emo un peu obscur du fin fond de l’Arkansas. Risqué mais sympa.
Ted & Francis pour « I wish I was a polar bear ». C’est un peu le morceau qui ira bien avec votre T-shirt chien loup, ça vous plonge dans de profondes rêveries, si les aurores boréales avaient un son ce serait probablement celui-là.
Encore Digitalism ! Dans une veine qui convient parfaitement à la compilation, d’une chaleur incomparable, cette ligne de basse qui se colle doucement aux synthés pour vous saisir…

Et Autokratz pour un poutrage comme eux seuls ont le secret, même sur leurs enregistrements studios l’énergie live est là.
Beni sample le meilleur des années 80, pour en tirer un track fédérateur.

Le cas Fischerspooner. C’est le track boucherie du disque. Petit beat  sourd.  Restitution de discussion de filles. Le petit beat devient un colossal beat, qui va chercher l’infra basse très très loin, puis ça sature méchamment, et plutôt bien, un turbine imparable.
On continue sur les anciens avec Etienne de Crecy et Monsieur Jo, qui achèveront élégamment  votre caisson de basse le plus robuste.

Streetlife DJs donnent dans le disco sound, A-Trak ramène Hadouken au rang de vague souvenir. We Have Band, électro popera méga déconne et très entrainante. Heartsrevolution a aussi bouffé du Crystal Castles, mais juste la nana, qu’il restitue sur une plage synthétique très bien construite, tantôt pêchue, tantôt vaporeuse.
Grovesnor se voit remixé par Hot Chip, habitués de la maison, qui délivrent ici encore un track de qualité, certainement le morceau le plus sincère de la galette dans son côté pop.

David E Sugar calme un peu, un souffle hautement mélodieux dans vos oreilles, pour les grands moments de tendresse.
Puis, magnifique clôture d’Appaloosa.

Après quelques derniers opus qui avaient un peu perdu de l’ame du label, Kitsuné signe ici un retour majestueux et rassurant pour les fans de la première heure.

L’opus conviendra à qui veut un peu de couleur et de douceur quotidienne, c’est à dire un peu tout le monde. Passer à côté relèverait juste de la pure folie.