Eau chaude du robinet en France: les autorités sanitaires avertissent, elle n’est pas potable

En France, ARS et Anses rappellent eau chaude du robinet non potable. Utilisez l’eau froide puis chauffez, 55–60 °C limitent le risque.
Pourquoi l’eau chaude du robinet n’est pas potable
La potabilité est contrôlée sur l’eau froide au point de distribution. L’eau chaude sanitaire circule et stagne dans votre logement, hors du périmètre des contrôles publics. Elle est stockée ou instantanément chauffée, ce qui modifie sa composition. Résultat : elle peut ne pas respecter les normes de qualité de l’eau de boisson.
La chaleur favorise la dissolution des métaux des canalisations et robinetteries. Plomb dans les anciens réseaux, cuivre et nickel dans les installations récentes : les concentrations peuvent grimper quand la température monte. Le goût métallique, une coloration ou un dépôt sont des signaux d’alerte. Le risque varie selon l’âge du bâtiment, les matériaux et l’entretien.
Bactéries et stockage : le facteur invisible
Dans un ballon d’eau chaude, l’eau peut rester plusieurs heures, parfois jours, selon l’usage. Cette stagnation, avec une température insuffisante, crée un terrain pour les légionelles. Ces bactéries se développent surtout entre 20 et 45 °C et se diffusent en aérosols (douche, brumisation), avec un risque pour les personnes fragiles.
Le réglage recommandé du chauffe-eau est d’au moins 55 °C au stockage pour limiter les légionelles. Une eau trop froide augmente le risque microbien ; une eau trop chaude accroît le risque de brûlure. Le bon réglage et l’entretien sont donc clés. L’avis des autorités françaises et européennes va dans ce sens depuis des années.
“L’eau chaude du robinet n’est pas destinée à la boisson. Pour boire ou cuisiner, utilisez l’eau froide et chauffez-la ensuite.”
Boire en sécurité : gestes simples et efficaces
Pour la boisson, le café, le thé et la cuisine, servez-vous toujours de l’eau froide. Laissez-la couler quelques instants si le robinet n’a pas été utilisé, surtout le matin. Remplissez ensuite votre bouilloire ou votre casserole et chauffez. Ce réflexe réduit l’exposition aux métaux et aux bactéries.
Après une absence de plusieurs jours, faites couler l’eau froide et l’eau chaude jusqu’à ce qu’elles soient bien franches. Purgez tous les points d’eau : cuisine, salle de bains, douche. Aérez la pièce pendant ces purges. Les personnes immunodéprimées ou âgées peuvent confier cette étape à un proche pour limiter l’exposition aux aérosols.
- Eau froide pour boire et cuisiner, puis chauffage
- Purger le matin et après une absence
- Régler le ballon à 55–60 °C au stockage
- Entretenir chauffe-eau et douchettes
Réglez votre ballon : 55–60 °C au stockage, avec un mitigeur si besoin pour limiter les brûlures aux points d’usage. Détartrez régulièrement ballon, résistances et pommeaux de douche pour réduire le biofilm. Remplacez les joints et flexibles fissurés. Ces petites actions réduisent le risque sans frais lourds.
Vous avez remarqué un goût ou une odeur avec l’eau chaude ? C’est un indice possible de corrosion ou de stagnation. Passez sur l’eau froide, faites un rinçage prolongé et surveillez. Si le phénomène persiste, un diagnostic plomberie par un professionnel peut s’imposer, surtout dans un immeuble ancien.
Cas concrets du quotidien
Biberons, potages, pâtes : n’utilisez jamais un mélange d’eau chaude via le mitigeur. Prenez de l’eau froide, chauffez-la à la température voulue, puis laissez tiédir si besoin. Pour les préparations infantiles, suivez les recommandations du pédiatre et du fabricant. Un simple thermomètre de cuisine sécurise la pratique.
Au bureau, les robinets “eau chaude/eau froide” des cuisines partagées ne garantissent pas la potabilité du chaud. Servez-vous au point d’eau froide, puis utilisez la bouilloire. Dans les locations saisonnières, appliquez la même règle, surtout si la maison est restée inoccupée. Une purge à l’arrivée réduit le risque d’aérosols contaminés.
Ce que disent normes et contrôles en France
La qualité de l’eau de boisson en France est encadrée par le Code de la santé publique et des textes européens. Les Agences régionales de santé (ARS) contrôlent l’eau sur le réseau public et au robinet, mais sur l’eau froide. L’eau chaude sanitaire des logements relève de l’installation privée et de son entretien. Elle n’est pas destinée à la consommation.
Les autorités rappellent trois principes : privilégier le froid pour boire, maintenir une température suffisante dans les ballons, et entretenir les réseaux intérieurs. Les bâtiments recevant du public et les établissements de santé ont des obligations renforcées contre les légionelles. Dans l’habitat, la prévention repose sur de bons réglages et l’usage adéquat.
Sur les métaux, les limites réglementaires sont strictes pour l’eau de boisson : le plomb a vu sa valeur limite abaissée au fil des années, et la tendance européenne va vers un seuil encore plus bas. Le nickel et le cuivre sont aussi surveillés. La dissolution est accrue par la chaleur ; c’est une raison majeure d’éviter l’eau chaude pour la boisson.
Les recommandations convergent entre plusieurs sources publiques, françaises et internationales : eau froide pour boire et cuisiner, chauffage au moment de l’usage, entretien régulier des installations, vigilance pour les personnes à risque. Cette approche réduit l’exposition sans complexifier la vie quotidienne. Elle s’applique partout, en maison individuelle comme en copropriété.