Booka shade – Movements

Booka shade – Movements

Après Memento, leur premier album, Movements sâ??immisce insolemment dans notre conduit auditif pour le faire vibrer en toute impunité. A lâ??initiative, Walter Merziger et Arno Kammermeier, les deux producteurs allemands de Booka Shade, signés sur Get Physical Music. Et quelle incroyable délivrance musicale grâce à cet album dâ??électro chiadée et hors norme !

Portés par une ribambelle de grillons chanteurs, nous rentrons sans plus tarder dans une dynamique frénétique et aérienne grâce à Night Falls. Nous voilà partis sur des sentiers vierges, avançant dâ??une humeur enthousiaste et rêveuse vers une nuit haute en couleurs. Body Language, le titre suivant ne fait que confirmer lâ??état dâ??être dans lequel cette balade nous a préalablement plongée. La guitare jazzy posée sur des nappes vaporeuses syncopées, nous fait languir insidieusement. Mais nous sommes pénétrés par cette douce et nuageuse mélancolie, sautillante, rebondissante. Alors nous continuons doucement notre chemin, au milieu de nul part, mais quâ??importe, on se sent aussi bien dans notre corps que dans notre esprit.

La pop synthétique affriolante et futuriste, bercée sur des beats ronds, continue à nous transporter inlassablement. Grimées de techno, minimal, jazz, percussions, beats Funk très 80â??s, les mélodies nous atterrent dâ??une force moelleuse et réconfortante. Lâ??atmosphère nébuleuse nous fait rapidement succomber aux charmes de Paper Moon. Puis sur notre passage, on sâ??attarde discrètement devant le chant métallique et enjoué de quelques oisillons égarés avec The Birds at the Window. Lâ??envolée symphonique marquant une transition avant le frétillement sombre de Darko, qui sublime notre attitude songeuse.

Câ??est alors quâ??un brouillard équivoque sâ??installe progressivement dans notre champ de vision. Une froideur plus ou moins chaleureuse, jonchée de touches boisées rappelant une nature proche et parfois agrémentée de voix enfantines qui nous évoquent un univers semé dâ??embûches. Booka Shade nous indique le chemin, tout en nous prévenant de la profondeur du terrain sur lequel on sâ??aventure. Mandarine girl, Take a ride et les tracks en suivant nous plongent dans une ambiance plus obscure, tout à la fois veloutée et rassurante. Malgré la pop synthétique très noire nous rappelant parfois celle de The Knife sur Silent Shout, nous continuons à errer sans aucune crainte, loin de toute civilisation.

Sarah S.