Arnaque au faux site Trade Republic : un retraité alsacien perd 539 000 € en croyant protéger ses économies

Un faux site usurpe Trade Republic et fait perdre 539 000 €. Repérez les signaux et sécurisez vos virements.
Un faux site qui copie chaque détail
Tout part d’une publicité sponsorisée qui promet un accès rapide au célèbre néo-broker. Le lien mène vers un site cloné qui reprend la charte, les logos et un parcours client soigné. Le visiteur remplit ses informations et reçoit un appel qui valide son choix. La voix au téléphone installe la confiance et guide les premiers virements.
Le tableau de bord affiche des lignes d’actions, des courbes et des plus-values fictives. Les fonds partent pourtant sur des comptes tenus par le réseau de fraude. Les escrocs ajoutent du vishing (appels de persuasion) et des messages sur messagerie pour entretenir le lien. Le doute recule car tout semble normal et “professionnel”.
“Quand un site copie une marque au pixel près, la vigilance baisse et la perte peut devenir énorme.”
Une perte de 539 000 euros et une bataille pour se faire rembourser
Au fil des semaines, les virements s’enchaînent et le total grimpe jusqu’à 539 000 euros. Le retraité croit placer son épargne chez un acteur sûr. Il voit des gains, des dividendes et des courriels de “conseillers”. Puis l’accès se coupe et le silence s’installe.
La banque reçoit la contestation, mais le virement SEPA reste un ordre donné par le client. Beaucoup d’établissements refusent alors le remboursement, sauf erreur manifeste ou fraude prouvée sur le canal. La victime dépose une plainte et transfère les pièces aux enquêteurs. Le temps joue, car le circuit de blanchiment réagit vite.
Les courtiers légitimes rappellent qu’ils ne promettent pas de rendements ni d’“accompagnement VIP”. Un acteur sérieux ne demande pas d’installer un logiciel de prise en main à distance. Il ne pousse pas à envoyer des sommes élevées dès le départ. En cas de doute, on contacte le service client via les canaux officiels de la marque.
- Vérifier l’URL exacte et l’orthographe du domaine, pas seulement le cadenas.
- Ne pas cliquer sur une annonce pour se connecter ; utiliser un favori ou l’app officielle.
- Refuser tout appel non sollicité qui propose un “coaching” d’investissement.
Comment reconnaître un faux site d’investissement
Le premier réflexe consiste à fixer l’URL exacte dans la barre d’adresse. Un cadenas HTTPS ne suffit pas : des sites malveillants en ont un aussi. Les clones abusent des sous-domaines et des fautes subtiles. Ils reprennent des formulaires KYC pour donner du crédit.
“Le cadenas n’est pas une preuve : seule l’adresse exacte du site protège vos virements.”
Les fraudeurs multiplient les appels à froid, les échanges sur WhatsApp ou Telegram et la promesse de “gains garantis”. Ils pressent l’utilisateur d’agir vite avant une “fin d’offre”. Un courtier régulé ne garantit jamais un rendement ni un bonus de bienvenue sur virement. Il ne propose pas d’aide par prise de contrôle à distance.
Sur la partie paiement, gare aux IBAN qui ne correspondent pas au nom du courtier. Attention aussi aux mentions de “compte technique” ou de “séquestre” qui n’existent pas chez les acteurs légitimes. Méfiance face aux demandes de passer par la crypto pour “accélérer le processus”. En cas d’hésitation, on appelle le support via un numéro vérifié et on stoppe tout virement.
Les annonces en ligne posent un vrai défi : des sites usurpés passent parfois la modération. Pour réduire le risque, on tape l’adresse soi-même ou on part de l’application officielle. On peut contrôler le certificat, le whois et la page mentions légales. On signale toute annonce suspecte aux plateformes et aux autorités.
Le rôle des plateformes et des banques
Les clones prospèrent grâce à des publicités trompeuses qui ciblent les épargnants. Une vigilance accrue sur l’achat média réduit l’impact, mais la fraude se déplace vite. Des listes noires existent du côté des régulateurs. Elles doivent nourrir les filtres des régies et des navigateurs.
Les banques renforcent les contrôles sur les gros virements. Elles envoient parfois des alertes ou posent des questions de confirmation. La fenêtre de rappel de fonds reste courte : agir dans les 24 à 48 heures change tout. Appeler au plus vite le service fraude peut bloquer la chaîne.
Que faire si vous êtes victime d’une arnaque aux faux sites
Coupez le contact avec les fraudeurs sur un faux site et appelez la banque en urgence. Demandez un rappel de fonds et le gel des montants non encore crédités. Réunissez les preuves : captures d’écran, IBAN, e-mails, numéros d’appel, références des virements. Déposez une plainte et notez le numéro de dossier.
Pensez aux services publics d’aide aux victimes de cybermalveillance. Signalez le site, l’annonce et les numéros utilisés. Alertez le régulateur financier via le service dédié aux épargnants. Chaque signal nourrit les fichiers et aide les prochaines enquêtes.
Surveillez votre identité et vos boîtes mail : une fraude en cache parfois une autre. Demandez un suivi à long terme à votre assureur si votre contrat le permet. Parlez-en à vos proches pour éviter d’autres drames. Et gardez une règle simple : pour un investissement, on passe par l’adresse vérifiée, on teste avec un petit montant et on refuse toute pression.