Alex Gopher – Alex Gopher

Alex Gopher – Alex Gopher
Il est de notoriété publique que les légendes ne disparaissent jamais vraiment et que les maestros aiment prendre des risques. Ces affirmations sont une nouvelle fois vérifiées avec Alex Gopher.
Hormis une collaboration avec Demon et une avec Etienne de Crecy, Alex Gopher s’était fait discret sur la scène electro française ces dernières années. Absence très certainement du au lancement de son label : Solid.
Le moins que l’on puisse dire à l’écoute de ce nouveau disque, c’est qu’il opère un changement de direction à 180° par rapport à ses précédentes productions ! Sans dénigrer ni renier ses premiers amours, Alex Gopher commet quand même quelques petites infidélités. L’électronique est nettement moins présente. Il s’agit en effet d’un opus bien plus proche de la racine (le titre épuré, « Alex Gopher », pouvait nous mettre sur la voie), plus naturel. Les samples sont ici rayés de la carte des partitions ! La base des compositions de l’intégralité des morceaux est simplement résumée au duo guitare/piano et son chant parcourt l’ensemble de l’oeuvre.
Jamais Alex n’avait offert un album aussi personnel. Jamais il n’avait tant séduit, émeut, en provoquant même des situations intimistes (« Nasty Wish », « Boulder Colorado », « Song For Paul »). Histoire de varier les plaisirs, et de confirmer sa qualité de compositeur, l’ancien ingénieur de son s’essaye également, avec succès, à des ambiances contemplatives (« Isn’t It Nice », « The White Lane »). Il tutoie donc les sommets, mais n’en devient pas pour autant élitiste.
Que ses inconditionnels de la première heure se rassurent, l’artiste a conservé sa culture initiale (« The Game », « Brain Leech »). Il continuera assurément de faire partie des références au sein des clubs avec cet excellent album electro-pop.
Alex Gopher a fait partie des grands noms qui ont fait naître la « French Touch », qu’il a laissé grandir, se découvrir et se développer. Avec « Alex Gopher », il emmène de nouveaux passagers dans son voyage sonore, mais les places restant limitées, il risque aussi d’en laisser sur le bord de la route…
 
Loïc B.