Agirc-Arrco : racheter des trimestres n’ajoute aucun point mais peut éviter une minoration à la retraite

Agirc-Arrco Racheter des trimestres n’ajoute aucun point mais peut éviter une minoration et avancer le départ. Repères pour un choix éclairé.
Vous envisagez un rachat de trimestres pour sécuriser votre retraite Agirc-Arrco, mais vous hésitez encore. La décision est engageante, financièrement et sur le calendrier de départ. Voici les effets concrets à connaître, avec des repères clairs pour agir sereinement.
Rachat de trimestres : quel impact concret sur Agirc-Arrco ?
D’abord, un rappel utile. Le rachat de trimestres se réalise dans le régime de base (Assurance retraite) via des « versements pour la retraite ». Deux options existent, « taux seul » ou « taux et durée ». Ce rachat n’ajoute aucun point au régime complémentaire Agirc-Arrco, car les points se créent uniquement par des cotisations assises sur le salaire.
Ensuite, le rachat peut changer le taux de liquidation. En atteignant le taux plein dans le régime de base, votre complémentaire est servie au taux de référence. Par conséquent, vous évitez un abattement définitif côté complémentaire si vous partiez avant l’âge du taux plein automatique (67 ans).
Par ailleurs, la règle du « coefficient de solidarité » a évolué. Historiquement, partir au taux plein exposait à un malus temporaire de -10 % pendant 3 ans, sauf cas d’exonération ou report d’un an. Désormais, les partenaires sociaux ont acté la suppression de ce malus pour les pensions prenant effet à compter du 1er décembre 2023, selon la communication institutionnelle. Ainsi, le rachat sert surtout à sécuriser le taux plein et à ajuster le calendrier.
« Racheter des trimestres n’ajoute pas de points Agirc-Arrco, mais cela peut éviter un abattement définitif si le taux plein est atteint. »
Études de cas chiffrées et arbitrages Agirc-Arrco
Prenons un premier cas. Vous avez 63 ans, un salaire annuel de 42 000 €, et il vous manque 4 trimestres pour le taux plein. En rachetant 4 trimestres « taux et durée », vous pouvez partir dès l’âge légal, sans décote complémentaire. Ainsi, vous économisez une année de travail, mais vous renoncez aux points que cette année aurait générés.
Deuxième cas, vous avez déjà l’âge légal, mais il manque 2 trimestres. En rachetant « taux seul », vous atteignez le taux plein de base et sécurisez le taux de la pension Agirc-Arrco. En revanche, si vous restez en activité quelques mois, vous gagnerez des points sur salaires. Le choix se fait donc entre coût de rachat et points futurs.
- Pas de points achetés en complémentaire, seulement via salaires.
- Taux plein de base = évite un abattement définitif complémentaire.
- Le malus temporaire de -10 %/3 ans est supprimé pour les nouvelles pensions depuis 12/2023.
- Comparer le coût du rachat et la valeur des points d’une année travaillée.
- Vérifier le nombre de trimestres requis (jusqu’à 172 selon l’année de naissance).
Enfin, un troisième cas met en lumière l’effet calendrier. Si votre taux plein est atteint en octobre 2026 sans rachat, mais dès octobre 2025 avec rachat, vous gagnez un an. Pourtant, il faut chiffrer la perte de points non acquis sur 2026 face au coût du rachat. Ainsi, un calcul précis évite un arbitrage défavorable.
Ce que couvre un rachat et ce qu’il ne couvre pas dans Agirc-Arrco
Le rachat vise des années d’études supérieures validées et des années incomplètes. Il corrige le taux de base et, parfois, la durée d’assurance. En revanche, il ne remplace pas des cotisations manquantes en complémentaire. Des régularisations de cotisations existent dans des cas précis et rares (par exemple, rappels de salaires), mais elles ne sont pas des « achats » de points Agirc-Arrco.
Le choix « taux seul » réduit la décote dans le régime de base, alors que « taux et durée » agit sur le taux et la durée simultanément. De plus, le tarif dépend de l’âge, du revenu de référence et de l’option choisie. Plus on est âgé, plus le rachat coûte cher, d’où l’intérêt de simuler tôt.
Par ailleurs, les versements pour la retraite sont déductibles du revenu imposable dans la plupart des situations, sous conditions fiscales usuelles. Ainsi, le coût net peut être bien inférieur au coût brut. Par conséquent, il faut intégrer la tranche marginale d’imposition à la simulation.
Réforme des retraites : nouvelles bornes et effet calendaire pour Agirc-Arrco
Depuis la réforme, l’âge légal monte progressivement à 64 ans. Le nombre de trimestres requis augmente selon l’année de naissance, jusqu’à 172. Ensuite, l’âge du taux plein automatique reste 67 ans, ce qui protège contre une décote définitive au-delà de cet âge.
Cette montée en charge modifie les opportunités de rachat. Désormais, l’absence de malus temporaire facilite un départ au taux plein sans surcoût de solidarité côté Agirc-Arrco. Ainsi, l’arbitrage porte surtout sur la date de départ, le coût du rachat, et la perte ou le gain de points liés aux derniers salaires.
Méthode pour décider d’un rachat et optimiser sa retraite Agirc-Arrco
D’abord, sécurisez vos données. Demandez un relevé de carrière à la Carsat et un relevé de points détaillé. Par ailleurs, vérifiez les salaires portés, les périodes assimilées et les éventuelles anomalies. Ainsi, vous partez d’une base fiable.
Ensuite, faites trois simulations datées. Sans rachat, avec rachat « taux seul », puis avec rachat « taux et durée ». Par conséquent, comparez la pension globale à 12, 24 et 36 mois après la date cible, en intégrant l’impôt. Cette vue dynamique éclaire la valeur réelle des points futurs et la place d’Agirc-Arrco dans l’équation.
Enfin, cadrez votre budget et le calendrier. Le rachat peut être fractionné en plusieurs versements, sous délai d’acceptation du devis. Désormais, anticipez la demande de liquidation 2 à 6 mois avant la date souhaitée. Ainsi, vous sécurisez le paiement, la validation des trimestres rachetés et la mise en paiement de la complémentaire Agirc-Arrco au bon moment.