Retraite carrière longue : pourquoi des milliers de Français ne peuvent plus partir à 60 ans en 2025
Carrière longue en 2025 comment la réforme repousse le départ à 60 ans et quels leviers actionner pour préserver votre retraite
De nombreux actifs pensaient pouvoir partir à 60 ans grâce au dispositif de carrière longue. Depuis la réforme des retraites entrée en vigueur, ce cap s’est déplacé pour une partie d’entre eux. Ainsi, des milliers de personnes doivent revoir leurs plans et recalculer leurs droits, tout comme ils ajustent leurs choix de placement sécurisé pour protéger leur épargne.
Pourquoi le départ à 60 ans se complique pour une carrière longue
Avant la réforme, commencer sa vie professionnelle avant 20 ans ouvrait souvent la porte à un départ à 60 ans. Désormais, pour partir à 60 ans, il faut avoir débuté avant 18 ans et remplir les autres conditions. Cette évolution, appliquée à compter du 1er septembre 2023, surprend encore. Elle touche en particulier les générations nées à partir de 1963, qui avaient programmé un départ anticipé, parfois en intégrant dans leurs calculs les effets de produits comme le Livret A ou le LEP.
La loi relève l’âge légal à 64 ans et accélère la durée requise à 172 trimestres d’ici 2027. En parallèle, le dispositif est reconfiguré autour de quatre fenêtres d’âge: 58, 60, 62 et 63 ans. Ainsi, le critère d’âge de début d’activité devient décisif pour déterminer la fenêtre applicable. Par conséquent, un même parcours peut mener à des issues différentes selon l’année de naissance et les trimestres validés, un peu comme les écarts de pouvoir d’achat qui amènent certains ménages à profiter des fortes promotions de chaînes comme Lidl avant Noël.
Âges-pivots et trimestres à valider pour une carrière longue
Le schéma actuel retient quatre cas: départ possible à 58 ans si l’activité a commencé avant 16 ans; à 60 ans avant 18 ans; à 62 ans avant 20 ans; à 63 ans avant 21 ans. Il faut, en principe, avoir validé 5 trimestres avant la fin de l’année de l’âge seuil (ou 4 trimestres si l’on est né au dernier trimestre). De plus, certains trimestres sont « réputés cotisés » dans des limites, comme ceux liés à la maternité, au chômage ou à l’invalidité. Ainsi, quelques périodes non travaillées peuvent compter, dans des plafonds souvent de jusqu’à 4 trimestres selon la nature de l’interruption, ce qui peut aussi influencer la façon dont on gère son budget domestique, y compris l’achat de petits équipements malins comme un réflecteur de radiateur pour mieux maîtriser ses dépenses de chauffage.
« À 60 ans, beaucoup se voyaient déjà partir; pourtant, la grille d’âge et de trimestres a bougé et bouscule les projets. »
Un exemple simple aide à se repérer. Quelqu’un qui a commencé à 19 ans et remplit la durée requise relève désormais de la fenêtre de 62 ans, et non plus de 60 ans. À l’inverse, un début de carrière à 17 ans peut encore ouvrir l’issue à 60 ans. Ainsi, le jalon de début d’activité structure désormais le calendrier de départ, comme d’autres choix structurent la vie quotidienne, qu’il s’agisse de préparer sa retraite ou de prendre soin de son logement, par exemple avec une machine à laver installée au bon endroit.
Autre point sensible: le type de trimestres pris en compte. Les périodes d’apprentissage, de service national ou de maladie longue peuvent peser différemment. En revanche, tout n’est pas réputé cotisé automatiquement. Par conséquent, il faut vérifier précisément le détail de son relevé et la nature de chaque trimestre validé pour une carrière longue.
- Contrôler le relevé de carrière et l’année exacte du premier trimestre validé.
- Identifier les trimestres « cotisés » et ceux « réputés cotisés ».
- Repérer l’âge-seuil atteint (16, 18, 20 ou 21 ans) et la fenêtre associée.
- Demander une attestation de situation si un départ anticipé est envisagé.
- Simuler l’impact d’un départ à 60, 62 ou 63 ans sur le montant de pension.
Travail, santé et budget: effets concrets d’une carrière longue décalée
Repousser un départ prévu à 60 ans n’est pas qu’un sujet administratif. Cela bouleverse des projets de vie, parfois un état de santé fragilisé, et une fatigue professionnelle bien réelle. Ainsi, rester un ou deux ans de plus peut exiger des aménagements de poste. En bref, l’échange avec l’employeur et le médecin du travail devient central pour tenir la durée utile.
Le budget est aussi en jeu. Partir plus tard peut augmenter la pension, via la surcote, jusqu’à 1,25 % par trimestre en plus selon la situation. À l’inverse, un départ trop anticipé peut exposer à une décote du même ordre. Par conséquent, il est utile de comparer l’effort de quelques trimestres supplémentaires et le gain mensuel durable.
Des solutions existent pour moduler la fin de carrière. La retraite progressive permet, sous conditions, de passer à temps partiel avec une fraction de pension, généralement dès 60 ans. De plus, la formation ou une mobilité interne peuvent soulager une pénibilité ressentie. Ainsi, on maintient l’emploi tout en préservant la santé.
Certains dispositifs peuvent compléter l’équilibre. Le compte professionnel de prévention aide, selon les expositions, à cumuler des points et à aménager la fin d’activité. Aussi, des droits complémentaires s’ajoutent parfois via la branche professionnelle. Par conséquent, un bilan complet évite de laisser des leviers de côté en carrière longue.
Pièges fréquents et cas types en carrière longue
Un piège courant concerne les petits boulots de jeunesse. Un emploi d’été non déclaré ne génère aucun trimestre, même s’il a été réellement travaillé. Ainsi, croire avoir « commencé » tôt sans validation officielle peut conduire à une mauvaise fenêtre d’âge. La vigilance s’impose pour toute carrière longue.
Autre cas: l’apprentissage ou le service national. Ces périodes peuvent valider des trimestres et, parfois, être réputées cotisées dans les limites prévues. Pourtant, elles ne comblent pas toujours une absence de trimestres au bon âge-seuil. En conséquence, le décalage d’un seul trimestre peut déplacer l’issue de 60 à 62 ans.
Sécuriser son dossier et planifier un départ en carrière longue
La première étape consiste à obtenir un relevé de carrière à jour et, si besoin, à demander des rectifications. Ensuite, il faut solliciter une attestation de situation pour départ anticipé, afin de verrouiller la fenêtre d’âge applicable. Idéalement, la demande s’effectue 6 à 12 mois avant la date visée. Ainsi, on sécurise le calendrier et on évite une mauvaise surprise tardive.
Un rendez-vous d’information retraite peut clarifier les trimestres manquants et les leviers actionnables. De plus, des simulations comparant 60, 62 et 63 ans permettent d’arbitrer sereinement. Par conséquent, on mesure l’effet d’une année supplémentaire sur le montant net et les complémentaires. Cette démarche balise la trajectoire en carrière longue.
Pour les salariés du privé, les règles complémentaires comptent aussi. Depuis 2024, le malus temporaire de l’Agirc-Arrco a été supprimé, ce qui peut changer un calcul d’opportunité. En revanche, chaque régime a ses propres conditions pour les départs anticipés. Ainsi, une vérification croisée évite une discordance entre régimes.
Enfin, anticipez la transition concrète: rendez-vous médicaux, droits au chômage, et aides possibles. Aussi, un plan d’épargne prudent peut amortir un décalage de date. En bref, préparer des marges de manœuvre réduit le stress des derniers mois. La clé reste un dossier solide et à jour pour une carrière longue sans faux pas.