La vérité avec Rim K

La vérité avec Rim K
La vérité avec Rim K


SoonNight eut la chance de rencontre Rim K (ancien 113) chez Sony pour parler de la sortie de son album…
 
 
Peux-tu nous expliquer en quelques mots, quelles ont été les principales inspirations pour créer cet album totalement personnel…
 
Ma principale inspiration a été mon vécu. Je viens d’une famille nombreuse, des quartiers de Vitry. J’ai eu une longue carrière avec le 113. Je retrace un tout ça et puis en même temps, je parle beaucoup de l’avenir et de l’expérience que j’ai pu avoir  au fil de ses années.
C’est également un album de partage où j’ai invité beaucoup de gens. J’avais envie de me faire de beaux duos.

 
C’est clair qu’il y a des duos assez improbables…avec Grand Corps Malade ou kavinski. Comment tu les as convaincu ?
 
Exactement! Ces artistes sont artistiquement loin du rap mais dans le message et la façon de travailler, on s’est retrouvé. Mais on peut parler qu’humainement, nous étions très proche. Comme je te disais, la musique est un esprit de partage et en studio, tout peut arriver.

 
Concernant les paroles, pour ces feats, vous les avez écrits ensemble ?

Oui, on a vraiment travaillé tous les deux sur les textes. 

 
Et pour les autres textes, c’est la même ?

Bien entendu! J’écris souvent ce que je chante. 

 
Quel message en particulier, tu veux faire véhiculer dans tes textes ?

Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, mais souvent, c’est un message d’espoir. Des fois, on rappe de façon imagée pour faire passer des messages durs mais, c’est pour faire susciter une réelle prise de conscience. On voit ce que les gens vivent en France, c’est la crise. Nous, malgré tout ça, qui avons un statut particulier, on se doit de donner de l’espoir aux gens.

 
Donc les sujets d’actualité sont tes premières sources d’inspiration ?
 
Aussi! On les retrouve dans l’album! L’expérience de vie et mon vécu sont mes premières sources d’inspirations mais l’actualité en fait partie. Mais je m’inspire également du vécu de mes proches ou de mon public car je suis très proche de lui.

 
Le titre de l’album est quand même chef de famille, ce qui n’est pas rien. Te compares-tu à un chef de famille dans la musique rap ?
 
Oui! Mais sans prétention (rires). Avec 3 millions de disques vendus, ça fait 13 ans que je suis là. 🙂 J’ai hâte de voir où seront les ptits jeunes qui marchent actuellement, dans 13 ans! 

 
Et donc, quels sont les artistes qui te font vibre actuellement ?

ça dépend, c’es varié! J’aime bien Sexion d’Assaut, ils m’ont invité à leur Bercy et j’ai trouvé ça vraiment bien.

 
Pourquoi ?
 
Les mecs sont sincères et ils ne s’inventent pas des vies comme souvent dans le rap. Ils ne sont pas là avec de grosses voitures et des « bitches ». Ceus sont des ptits mecs de paname, passionnés de musique et ils se font plaisir. 

 
Quel est rapport entre l’argent, le rap, les grosses voitures dans les clips du rap français…Je prend en exemple Classico, Tu es en Algérie, en arrière plan la misère et toi avec ta Bentley…

Lorsque je te disais que je souhaite véhiculer de l’espoir dans mes textes, c’est exactement ça. Les gens qui nous écoutent, ne sont pas dupes. Ils savent très bien que l’on gagne de l’argent. On ne va pas le cacher! Regardes d’où je viens et malgré tout, j’arrive à m’en sortir, je roule en V12 et je ne vais pas m’en cacher.Le rap est le style musical le moins hypocrite avec l’argent.


 

 
Mais par exemple avec le rap US, dans les clips, ils préfèrent mettre en avant les gonz’ et ensuite l’argent. 
 
C’est vrai. Tout brille avec eux! et nous c’est plus fait avec finesse. La culture française n’est pas du tout la même et puis ils ont moins ce phénomène de banlieues, d’endroits guetto…

 
Et le Bronx, harlem, tu en fais quoi ?

Oui mais à part NYC et la New Orleans. Mais tu vas LA, c’est bling bling et pourtant il y a des quartiers chauds, mais ceux sont des zones pavillonnaires. 

 
Faire un feat avec un américain ?

Je l’ai déjà fait dans le passé…

 
Mais pour ta carrière solo, avec qui aimerais-tu faire un feat ?

J’aimerais bien le faire avec une américaine car l’une de mes artistes préférés aux US c’est Alicia Keys. Elle représente bien la Black Music et elle véhicule une super image. C’est une diva. Pour faire une comparaison avec la France, on n’en a pas en France car les artistes féminines R’n’B calculent trop et ne créent pas la tendance et c’est préjudiciable. 

 
Quel morceau du Rap français pourrais-tu classifier en hymne ?
 
113 – Les princes de la Ville. Peu importe qui tu es, d’où tu viens, tu peux être le prince de ta ville.


 
Donc tu es le prince de ta ville ?
 
Le maire même (rires)
 
 
Quand tu parles de politique, les rappeurs ont un rapport assez bizarre avec… Quel est ton point de vue l’actualité politique?
 
C’est simple, on ne se reconnaît pas. Les personnes habitant dans les quartiers, les ZUP, ils ont du mal à être représentés. Souvent leurs votes se dirigent vers un vote contestataires. 

 
J’ai pu voir sur des vidéos, que tu proposais des free-styles avec toi. Tu le fais toujours ?

Toujours! J’aime faire ça…

 
Et comment peut-on faire un free-style avec toi ?
 
On fait des concours régulièrement sur mon Facebook et on fait un tirage au sort après une pré-sélection. 

 
Aimerais-tu créer un label pour défendre le rap français ?
 
J’ai déjà discuter récemment avec les maisons de disques qui m’ont proposé d’eux-mêmes ce projet. Mais ce projet a besoin de mûrir encore car on n’est pas encore tombé d’accord sur tout. J’ai envie de donner aux artistes une autonomie.  Je ne veux pas leurs ramener du poisson, je veux leurs apprendre à pêcher! 
Instintivement, j’aide beaucoup de jeunes rappeurs  et je continuerai toujours à le faire. 

 
Quel rapport as-tu conservé avec les anciens du 113 ?
Très bon. On fait beaucoup de choses de notre côté. Mais on a crée un association avec Jeremy Menez du PSG et cette année, on prépare la 3ème édiion des Noëls des Quartiers. Notre notoriété nous sert pour vendre des disques mais également pour être proche des gens et faire du social.
 
Un Grand merci à Rim K pour cette riche interview…

Par Angie