Entrevue avec LBR

Entrevue avec LBR

Salut LBR, tu fais partie des meilleurs Djs français. Peux tu rappeler ton parcours en quelques mots…

Comme je n’aime pas parler de « mon parcours » car je trouve cela prétentieux ! je te fais un « copier/coller » de ma bio dites « officielle » :
 
« Vice-champion de France DMC en 88, membre fondateur du Double H, DJ Lbr est le seul DJ de sa génération à avoir brisé les frontières et produit aux Etats-Unis. C’est en 1998 que DJ LBR va signer sur le fameux label de « Party Break » Av8 Record dont il devient le principal artiste avec Crooklyn, Clan et Fatman Scoop. Ses collaborations sont nombreuses aux cotés de Stik.E, DJ Kool, Dax Rider, Nappy Paco, Cutkiller, Disco Fries, Fatman Scoop,  Big Ali, Rampage, Anaklein, Philippe Costes, Superfunk etc etc etc…
Mais DJ LBR est avant tout un DJ club, son sens hors norme du dancefloor déchaine les foules comme lors des premières parties de Usher, Mary J Blidge, Craig David ou dernièrement, Rockcorps au Zénith avec Ludacris, Taio Cruz et David Guetta.
Côté clubs, DJ Lbr a été résident au Palace, aux Bains pour les légendaires soirées Supafly, au Gibus pour les soirées Blackout , DJ à St Tropez pour les soirées de Puff Daddy, DJ au Festival a Cannes (pour le VIP), DJ pour Janet Jackson (Buddah Bar), Mariah Carey (Manray), David Bowie (Manray), Naomi Campbell (Nikki Beach) et la liste est longue… DJ Lbr est en ce moment résident au Duplex pour les soirées God is à DJ (plus de 2500 personnes par vendredi), au Loft,  et au Sens…
Egalement très présent en radio dès 1988, DJ LBR a été animateur sur Radio Star, puis suivront Radio Libertaire, Radio Nova, résident sur Radio FG et DJ résident sur NRJ Mastermix le samedi soir. »
 
 
Tu as été en 1988, vice champion de DMC, qu’est ce que ce concours t’a apporté professionnellement ?
 
La possibilité de faire des soirées et de la radio, le soir même je mixais sur Skyrock (dans l’émission de Rudy à l époque) et j’ai obtenu le mois d’ après une émission sur radio star en banlieue nord. Suivront ensuite les soirées en clubs !. Le DMC est toujours un bon tremplin pour les DJs, pour moi ça a été la reconnaissance de tout un milieu : celui de la nuit, des djs et de la radio.
 

Cela fait plus de 20 ans que tu es dans le circuit, qu’est ce que tu penses de la scène actuelle en France ?
 
J’aime surtout les djs passionnés par la musique comme Kiss, Mercer, K-One, Will… et surtout ceux qui restent humbles. Il manque beaucoup d’humilité chez les djs, il ne faut pas oublier que la plupart des disques joués ne sont pas d’eux… ça recadre pas mal.
 
Ensuite, tout a changé, la façon d’écouter de la musique, de l’acheter ou pas, de sortir en club, de ne plus y fumer. On peut aussi acheter un ordi à 300 euros, télécharger des mp3 et devenir résident d’une boite sans rien  connaître à la musique.
Le « game » change, les jeunes djs me demandent « comment t’as fait pour être connu ? »… c’est triste, je n’ai jamais voulu être connu, je suis juste passionné. Avant les djs me sautaient dessus pour me demander une info sur un titre ou un remix que je jouais…
On assiste également à une « starisation » des djs, tant mieux pour nous, mais il faut garder les pieds sur terre…certains décollent quand meme pas mal !!
 

Regrettes-tu les années 90 ?

Je n’aime pas le passé, pour moi c’est une ancre qui t’empêche d’avancer. Pour la musique moi je dis vivement le prochain titre… donc pas de regrets à avoir sur les années 90, il y a aujourd’hui des titres formidables tout aussi dansant que ceux de 90… après, au niveau soirées, il n’y avait pas la crise comme aujourd’hui, donc plus d’excès, de sourires, de détente et les gens dansaient, c’est le seul gros regret.
 

Tu as été l’un des premiers DJs français à t’exporter aux US, pourquoi n’es-tu pas resté là-bas ?
 

J’ai une vie sur Paris, les allers retours suffisent (années 90) et viva internet (2000).
La vie aux Etats Unis est dure, c’est un sprint sans fin, une course au « plus ». J’adore New York et Miami 15 jours, après mon « home sweet home » me manque, Je préfère rentrer et retrouver la douceur de vivre a la francaise.
Après  pour le bizz c est cool (les booking, la prod), et j’ai la chance d avoir des amitiés de longues dates qui me permettent d’évoluer là-bas avec tous les avantages sans les inconvénients.
 

Début octobre, tu as sorti une compilation. Que pouvons-nous trouver comme morceaux ?

Urban Dancefloor est un partenariat avec « Contact la radio enjoy », j’ai donc fait un mix entre une compile grand public et les mixtapes que je sors de temps à autres, on retrouve des tubes comme LMFAO, Chris Brown, Swedish House Mafia mais aussi des exclus : j’ai remixé le titre de David Guetta (il ne sera que sur cette compil), j’ai eu aussi  Mims « I’m Busy » un titre rap de folie en exclu mondiale via mon réseau aux States ou encore DJ khaled, N°1 du Billboard jamais compilé. II y a aussi mes prod comme « Time To Party », « Take You Higher » et des intros plutôt musclées. Enfin j’ai été chercher des remix « Moomahton », le nouveau style arrivant direct d’Amsterdam qui est un mix entre le Ragga, le Reggaeton et l’Electro… le futur en fait. Je suis très content du tracklist qui est très équilibré entre tubes et underground, remix et versions club…
 

Comment as-tu appréhendé cette compilation ?

En voyant le marché des compiles, c’est toujours la même choses : du tubes et peu de diversité, je pense que le public et les amoureux de la musique sont curieux, ils veulent aussi découvrir des titres et font confiance aux djs qui les font danser. Vu l’évolution de la musique et des styles musicaux, je voulais montrer que dans les soirées, on peut danser sur de l’Electro (tendance black avec des featuring de rap) mais aussi sur du Ragga et du Rap, tous les styles se rejoignent ! d’où ce concept d’Urban Dancefloor.
Après, la difficulté première était d’avoir les titres, les exclu, et j’ai eu peu de refus.
Même si c’était dur, on a réussi à boucler un super tracklist.
Après il y’a le côté mix, et là c’est très très dur car sur des compiles officielles, tu n’as pas le droit de changer la durée du titre, pas le droit de le couper, pas le droit de l’accélerer ou ralentir…c’est un vrai challenge
 

Voyant la chute du disque, pourquoi as-tu accepté ce projet ?

Je n’ai pas accepté ce projet, j’en suis vraiment à l’origine, et EMI a accepté ce concept, trouvant l’idée intéressante, après si les ventes sont bonnes, c’est un concept à développer, et sortir un double cd par an.
On sort ce cd en connaissant le marché, il est down, c’est très dur  mais je propose juste un double cd plus ciblé, pour les clubbeurs, avec une sélection classe et non des titres moyens et le tout mixé, je pense que ça va intéresser les « dancefloor junky »
 
 
Quelles sont tes actualités musicales à part la compilation ?
 
Sur ce double cd, j’ai mis plusieurs titres inédits jamais sortis ni même entendus sur le net. J’ai laissé la surprise pour la sortie : « Boomahton » avec Shurakano, « Drop it » avec Nappy, et surtout le nouveau single que je sors en même temps que Urban Dancefloor « Take You Higher » avec le grand retour de Anaklein qui avait des tubes en 2001, et toujours le titre « Time To Party » sorti avant les vacances pour les djs, dont le clip vient d’entrer à fond sur M6 Music Club. Donc deux singles en cours, des remix qui arrivent, des prods pour d’autres, bref le planning est full jusqu’en Décembre !!
 

Quels sont les artistes à suivre actuellement sur le marché du clubbing ?

Je parle plus des producteurs :
Pour l’Electro : Nicky Romero, Avicii, Afrojack, Gregori Klosman, Skrillex (dubstep) pour le côté plus groovy, toutes les prod de Jahlil Beat, Swizz Beat, Dillon Francis, Diplo etc…
 
 
Un petit mot pour la fin….

love : )