Chronique : Renaissance Man ‘Renaissance Man Project’ (Turbo)

Chronique : Renaissance Man ‘Renaissance Man Project’ (Turbo)

Le duo Renaissance Man a commencé à faire du bruit en 2008 du côté de leur Helsinki natal avec la soirée NOW! Leur premier maxi, sorti l’année suivante sur le label de Switch (Dubsided), suivi de ‘Rhythm‘ sur la compilation Kitsuné Maison 7, ont ensuite définitivement confirmé leur potentiel, provoquant l’enthousiasme de DJ’s tels que Diplo, Annie Mac, Claude Vonstroke, Jesse Rose et Tiga… Qui sort aujourd’hui leur premier album sur son label Turbo. ‘Renaissance Man Project’ ouvre sur ‘What Do You Do When You Do What You Do’, le dernier single en date. Il s’agit d’une cavalcade house bien groovy, avec de nombreux petits sons, des thèmes mélodiques qui se répondent en stéréo et un bon traitement vocal. Ce titre résume bien le style du duo scandinave, porté avant tout sur un groove efficace mais enrichi en bizarreries (‘Damon Nabru’, ‘Urban Nomad’). On en a la confirmation sur plusieurs autres titres de l’album, comme sur ‘Nonsensus‘ et sa partie de ping-pong en fil rouge. ‘Stalker Humanoid’ plaira aux fans du label Dirtybird et de beats gonflés aux tomes basses…

On a l’impression que les deux Finlandais ont cherché à jouer au maximum avec les sons, créant ainsi de belles épopées mid-tempo (‘Vancouver‘, ‘Trance Central’) pour contrer les bombes dancefloor atypiques présentes sur cet album (‘Nikolai Kopeloi‘). Dans les deux cas, on note un vrai travail sur les structures et un choix méticuleux dans le traitement des sons, ce qui rend cet album captivant du début à la fin. Installés à Berlin, les deux trublions font aussi avec ‘Natty Jussi’ un clin d’oeil à leur maxi ‘Babbadabba‘ sorti il y a quelque temps sur le label Made To Play mais n’hésitent pas non plus à jouer la carte expérimentale sur ‘Sensemaker‘. Les surprises sont nombreuses, comme si le vrai leitmotiv de Renaissance Man était vraiment de casser les codes old-school de la house music. Tout n’est pas forcément concluant (‘S.O.S’) mais on apprécie la liberté de ton et l’audace de cet album, qui s’achève sur un bonus track ‘Knocking Doors’ palpitant et insaisissable…