Interview exclusive SoonNight : Jean-Marie Bigard

Jean-Marie Bigard a entamé son immense tournée, la dernière ! Mathilde, notre journaliste SoonNight, a eu la chance de s'entretenir avec cet humoriste particulièrement sympathique. Attention, interview exclusive !

Bonjour Jean-Marie Bigard, Pour commencer, avez-vous toujours souhaité faire ce métier et comment en êtes-vous arrivé là ?

Oui je pense que depuis que je suis sorti du ventre de ma mère j’ai compris très vite qu’il n’y avait pas 36 manières de briller. Soit tu es le premier de la classe, soit tu es le plus costaud et tu pètes la gueule à tout le monde à la récré, soit tu fais rigoler tes camarades. J’ai donc choisi de les faire rire et en plus je leur pétais la gueule à la récré, comme ça ils avaient deux trucs.

J’ai été élevé à la sauce Robert Lamoureux, c’était la star à la maison, et je l’ai absorbé. Je lui ai dit de son vivant : « Robert je t’ai tout piqué, je te dois tout, les intonations, les gags etc. » il m’a dit « mais non tu ne me dois rien, tu as fait ton chemin tout seul, tu es le plus bel hommage qu’on ne m’est jamais rendu. » Je lui ai rendu hommage sur scène en faisant une compile de ses sketchs, c’était génial.

Vous entamez votre dernière tournée, comment le vivez-vous ? 

Oui c’est ma dernière tournée seul en scène. Je le vis très bien, il y a un moment où il faut se jeter un peu dans le vide. Au bout d’un certain temps, il faut savoir lâcher pour avoir de nouvelles opportunités : théâtre, cinéma etc. J’ai d’ores et déjà des projets qui sont en route. 

Facebook – Jean-Marie Bigard

À l’occasion de cette dernière tournée, vous avez fait voter les gens sur les sketchs qu’ils préféraient. Comment vous est venu cette idée ?

Ils ont voté pour une vingtaine de sketchs, les meilleurs selon eux, et avec ceux-ci j’ai tissé le spectacle de ma vie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je l’ai appelé « il était une fois Jean Marie Bigard ». Je me suis demandé quelle était la meilleure manière de quitter le spectacle seul en scène et j’ai trouvé que c’était une bonne idée de faire voter les gens.

Au total 5 828 personnes ont voté et j’ai été très heureux que dans les vingt sketchs retenus, nous retrouvons des sketchs qui ne sont pas les plus connus mais qui fonctionnent. 

Vous êtes à l’initiative de l’association « Bouchons d’amour », pouvez-vous nous raconter l’histoire de celle-ci ?

Il y a dix ans, ma sœur me dit « il faut qu’on conserve les bouchons en plastique de boisson, car avec 1000 bouchons nous pouvons acheter un fauteuil ». Ça me semblait démesuré, mais je gardais les bouchons. Je me suis par la suite renseigné et je me suis rendu compte que ça n’existait pas, qu’il n’y avait pas de recycleur. C’est là que j’ai eu l’idée et je ramasse maintenant depuis dix ans, 220 – 230 tonnes de plastique tous les mois à 220€ la tonne.

Ainsi, au bout de toutes ces années, en recyclant ce plastique j’ai acheté pour plus de 3 millions d’euros de fauteuils pour nos amis handicapés avec une infime partie de nos poubelles. Nous sommes imités dans le monde entier, c’est une grande fierté. On fabrique l’argent avec de l’amour.

Question plus difficile : quel serait le meilleur souvenir de toute votre carrière ? Votre plus belle rencontre ?

Oh c’est chiant ça ! Il y en a tellement ! Il y en a un c’est le Stade de France, je suis le seul humoriste au monde à avoir fait rire en même temps 52 000 personnes, grâce à un système de son que j’ai inventé. Je suis très fier de la technique que j’ai mise en place et de l’évènement. 

Ma plus belle rencontre ? Ma femme bien évidemment !

Facebook – Jean-Marie Bigard

Avez-vous une anecdote à nous raconter ?

J’ai 4000 blagues donc je ne vais pas toutes les faire, mon bonheur c’est de faire rire les gens et des anecdotes j’en ai 100 000 ! J’ai fait 4 millions de spectateurs, j’ai vendu 8 millions de DVD, j’ai rencontré tellement de gens que des anecdotes j’en ai tous les soirs. 

Quels sont vos projets à venir ?

J’ai une pièce de Jean Franco que je vais jouer avec Patrice Laffont en début 2019 qui est très drôle. Ça s’appelle Dernier tour de piste. Jouer avec mon ami Patrice Laffont c’est une joie et si ça marche, ça se jouera à Paris. 

J’ai également des projets dans le cinéma, depuis que j’ai dit que j’arrêtais ma carrière sur scène, je reçois un projet de film par mois et une pièce par semaine. Jouer à 4 ou 5 sur scène c’est une récréation.

Pour terminer, avez-vous un conseil à donner à ceux qui envient votre carrière ?

C’est un conseil un peu de vieux con, c’est de travailler, d’écrire et d’écrire. Il ne faut pas passer une journée sans trouver une vanne, une anecdote ou un prétexte pour attaquer un sujet. Il faut trouver un fil conducteur de sketch, quel qu’il soit. 

Avez-vous quelque chose à rajouter ?

Rien du tout si ce n’est que Dieu est amour et que j’ai été sollicité deux fois ces derniers jours. Une fois pour la maternité de Guingamp, ils recherchaient un gars avec une grande gueule pour les défendre et je m’en suis occupé. J’ai fait un post sur les réseaux sociaux et Brigitte Macron ma appelé en me disant avoir vu mon message avec Emmanuel, je n’en revenais pas. « Nous avons été très sensibles à votre message, nous allons nous en occuper » et il y a deux ou trois jours, l’Elysée disait que « nous reportons à dans deux ans la fermeture de cette maternité qui a son quota de naissances. » Donc j’ai trouvé ça génial et je me suis dit que j’avais le bras plus long que ce que je pensais. La maternité ne fermera donc pas au moins avant 2021.  

Merci à Jean-Marie Bigard d’avoir pris le temps de nous répondre. Nous avons hâte de le voir sur scène très bientôt !