Rendez-vous avec Agoria, parrain de la Technoparade

Rendez-vous avec Agoria, parrain de la Technoparade
SoonNight, en tant que partenaire officiel de la Technoparade, a rencontré Agoria, parrain de l’édition 2012…
 
 
Hello Agoria,peux tu retracer ton parcours en quelques dates clés ?

J’ai découvert la musique électronique avec la musique de Detroit, plus particulièrement avec Inner City. Le tout premier disque que j’ai acheté, j’avais douze ans – Good Life d’Inner City, dans un supermarché local. C’était un hit qui passait sur Fun ou NRJ. 
A cette époque, je ne savais pas ce qu’était la musique électronique mais j’avais été flatté à l’oreille. Petit à petit, je suis allé dans les premières rave-parties. C’était très exitant car on ne savait pas qui jouait. Il y avait une grande curiosité de la part des gens de l’époque pour aller découvrir de nouveaux sons. Pour se rendre dans ces raves, on se rencontrait sur les aires d’autoroutes. Nous étions une quinzaine. J’ai donc découvert des styles musicaux improbables!
Cette époque m’a donné l’envie d’être curieux contrairement à aujourd’hui où l’on sort uniquement pour un nom ou un style de musique. 

 
Tu est détenteur également d’un label…

Oui, j’ai crée un label qui s’appelle Infine, mais j’ai un peu quitté le bateau.
 

Tu es le parrain de la technoparade – édition 2012, pourquoi avoir accepté cette fonction ?

J’ai accepté le parrainage de la Technoparade car j’étais dans le groupe d’origine de Technopole et à cette époque dans les années 90, il était impossible de faire des soirées électro et Lyon était l’épicentre de ce phénomène. Ce collectif d’acteurs de la musique électronique s’est donc formé à Lyon et il était tout à fait normal que cette année, j’en sois le parrain! 

Ce qui est bien aujourd’hui, c’est qu’on n’use plus de messages politiques, dans la défense même de la musique électronique, mais plus un message culturel. 

Auparavant, on m’a déjà proposé cette fonction mais c’est quelque chose que je ne sentais pas, je pense que j’avais autre chose à défendre à l’époque. Aujourd’hui, je pense que c’est important de revenir un peu aux sources après l’immersion de la dance music avec Guetta, Sinclar, Garraud…

J’aime faire partie des fondations et de me retirer au moment propice. Je préfère pousser la nouvelle génération underground, plutôt que le côté plus commercial.La Technoparade, c’est l’union d’une musique populaire et il faut que ceci redevenienne quelque chose d’emblématique et le public a besoin de cet effet de masse, de se retrouver au coeur d’une même fête. 
 
Si on peut tirer les gens vers le haut, plutôt que de leurs servir la même soupe, c’est pour ça que j’ai accepté ce « poste ». Le vivier de la musique électronique est large, allant de Justice à Agoria 🙂

 
Auras-tu un char ?
 
Bien sûr 🙂 Mais je n’ai pas encore tous les détails!

 
As-tu déjà choisi le line up qui t’accompagnera ?

Oui bien sûr, mais nous sommes encore un peu tôt pour dévoiler le line up 🙂

 
Actuellement, quel est ton rôle en tant que parrain ?

Dans un premier temps, il y a un axe culturel, musical, de défendre la jeune génération. Et puis; même si c’est assez délicat en ce moment car tout le monde n’a pas forcément beaucoup de moyens pour vivre; c’est la défense de la musique électronique au sein des institutions, pas toujours écoutée. 

 
Des exemples concrets ?

Avec les nuits sonores (dont il est l’un des fondateurs, ndlr), c’est de l’intérieur qu’on a réussi à faire bouger les choses, en se fédérant collectivement, en s’associant avec les pouvoirs publics, nous avons pu faire de cet évènement, une référence européenne.
 
 
Tu te considéres comme un acteur important de la musique électronique ?

Bien sûr… 🙂 Même si ce n’est pas à moi de le dire!
 
 
Que souhaites-tu faire, maintenant, pour la France ou l’Europe ?

Pour moi, la technoparade n’a pas une image qui colle à la musique électronique et j’ai envie, en ayant été l’un des membres fondateurs, de revenir à la source et faire revenir la techno et la musique électronique à sa place. 

De plus, avec quelques amis, nous sommes en pleine création d’un accompagnement de la jeune génération pour qu’on ne voit pas forcément toujours les mêmes. On pourra en parler avec plus de précisions après l’été. 

Je me suis également associé une marque qui s’appelle Courrèges, car je trouve que le milieu de la mode peut être lié à celui de la musique électronique. Il a peu de temps, nous avons fait une soirée au Cirque Bonheur. Je développe des playlists avec eux, pour associer une musique à leur image. Donner une identité sonore à une marque déjà établie est quelque chose qui m’exite. 

 
Quels sont pour toi, les nouveaux acteurs de la musique électronique en France ?

Il y en a plusieurs en ce moment. Un mec qui s’appelle Rone, il symbolise parfaitement la nouvelle école de la musique électronique française. Il peut s’approprier divers styles, il a une proximité avec le public. Je suis également très fan de Vilanova, deux mecs de Paris qui ont sorti un maxi que j’ai trouvé absolument extraordinaire. On va sûrement travailler avec eux dans le futur.

Il y a pleins de jeunes pousses que j’aime soutenir mais il est très difficile d’en citer 5 ou 6 car j’écoute 500 morceaux par semaine

A l’international, Vakula est un producteur de l’Est et Todd Terje, j’adore son style proche du Disco qui a produit Inspector Norse.
 

Tu parles d’international, quels sont pour toi les meilleurs endroits pour mixer ?

Le Japon et le Brésil. Le Japon est un pays totalement fantastique où le public est dévoué à la musique. Et puis, ils sont très fidèles car certains me suivaient à travers le pays. Ils ont une connaissance parfaite de la musique. C’est une culture à part qui est très bluffante. 

On peut parler de tout le continent américain qui a beaucoup évolué. Concernant les USA, la musique électronique est née chez eux et ils l’ont découverts il y a seulement 2/3 ans avec des musiques très commerciales. Les Etats-Unis deviendront un pays très défricheur. 

 
Prends-tu du plaisir à aller à des conférences telles que l’ADE ou la WMC ?

Oui, j’y vais chaque année, sauf cette année où j’ai préféré aller en tournée en Asie. 

 
En dernière question, et pas des moindres, quel hymne donnerais-tu pour la technoparade de cette année ?

Il faut que je le fasse alors… 🙂
Si j’ai le temps, j’irai en studio faire un hymne…

 
Et un classic qui pourrait coller à l’image de la technoparade…ou à ton image de la technoparade car je pense qu’elle est différente.
 
Au contraire, je pense qu’on a la même image. Je suis POUR la diversité musicale!
C’est une très bonne question, je réfléchis et je te dis 🙂

Par Angie