Qui est Morgan Serrano ?

Qui est Morgan Serrano ?

(crédit photo Alex Mahieu)

Morgan Serrano, directeur des programmes de NRJ, nous a reçu dans les locaux de la 1ère radio de France.  A découvrir, une personnalité emblématique de la radio française.

Bonjour Morgan, pouvez-vous revenir sur votre parcours en quelques dates-clés…


J’ai commencé la radio en 1995 sur FG DJ Radio en tant qu’animateur.
Deux ans plus tard, je bouge chez Fun Radio, en plus d’être animateur, je suis devenu Dj avec le format Groove and dance, ce qui m’a donné l’envie d’apprendre à mixer.
En 2004, je pars de Fun Radio pour Europe 2 parce que Fun avait un format assez bancal à l’époque. Ils essayaient de copier NRJ. J’ai fait une coupure rock avec Europe 2. Cela m’a fait du bien de faire autre chose et j’aime le rock à la base donc j’étais dans mon élément.
Je ne suis resté qu’un an sur Europe 2 car pendant cette année, il y a eu beaucoup de changements sur Fun, avec l’arrivée d’un nouveau PDG, provenant du groupe RTL, Axel Duroux, qui m’a proposé de devenir directeur des programmes pour Fun. Je suis donc revenu un an après mais en tant que patron.

Pouvez-vous expliquer en quoi consiste le métier de directeur des programmes...


Un directeur d’antenne, c’est quelqu’un qui dirige les équipes antenne et celles du marketin antenne. Etre directeur des programmes, cela englobe toute l’antenne + la musique, c’est la totale! Il y a une vraie différence entre les deux et j’y tiens! La partie musicale me prend 70% de mon temps.
 

Peut-on dire que vous êtes un magicien de la radio ?

Je ne suis pas un magicien. Je suis un animateur donc je suis au contact des auditeurs. J’ai toujours fait de la radio pour eux. J’adore parler avec les gens sur ce qu’ils aiment ou pas… Donc au final, je ne trouve pas compliqué de faire tourner une radio si on écoute les auditeurs. Cette recette a fonctionné sur Fun et fonctionne aujourd’hui sur NRJ car à mon arrivée, NRJ était à 9.8 et actuellement nous sommes à 11.7

 
Dès votre arrivée chez NRJ, vous avez souhaité une branche un peu plus electro avec l’émission Extravadance [tous les vendredis de minuit à 6h, samedis de 20h à 6h et dimanches de minuit à 2h]…

Ce n’est pas tout à fait ça, c’était dans un premier temps, avoir une radio cohérente et rendre NRJ un peu plus jeune car historiquement NRJ a toujours été une radio jeune et doit le rester; ce qui n’a pas forcément été le cas ces dernières années.
Mon premier objectif fut de rendre NRJ plus moderne, de se recentrer sur un public plus jeune – ce qui n’empêche pas aux plus âgés de venir écouter pour se sentir plus jeune. Cela devait passer par le changement du morning, des soirées, de la playlist et donc de donner du kiff aux gens avec ce qu’ils aiment faire le week end – aller en club – donc adapter NRJ au format club, et j’y suis assez sensible.

 
 
En tant que DJ, c’est un milieu qui vous touche…

Evidemment, mais aussi parce que c’est la vie et de surcroît, vu la période dans laquelle on vit qui est assez morose avec les nombreuses crises dont nous sommes victimes, je pense que les gens ont besoin de positiver, de s’éclater et pas d’écouter des titres suicidaires.
Pour moi, l’électro a cette place-là, donner du positif. Je pense que l’objectif est atteint car nous sommes arrivés 1ère radio de France le samedi soir avec NRJ Extravadance, et ceci très rapidement.
 

Comment avez-vous réussi à « amadouer » les djs ?

Je pense qu’ils me faisaient confiance… On était en contact depuis plusieurs années. Je  leur ai expliqué ce que je comptais faire sur NRJ. Ils savent que je n’ai qu’une seule parole, c’est très important.
 

Et avoir Tiësto dans la team, comment avez-vous fait…

Tiësto, ça faisait 5 ans que je lui demandais de venir sur une radio française. Je lui avais expliqué qu’il n’arriverait pas à percer en France s’il n’était pas sur une grosse radio nationale, alors qu’il est connu dans le monde entier. Il pensait pouvoir percer mais il s’est vite rendu compte qu’en France, c’est un peu plus compliqué. Mon arrivée sur NRJ coïncidait avec son intention de se lancer sur une radio française. Il a vite compris que NRJ serait son eldorado.
 

Pensez-vous que le public français est différent des autres publics et en quoi peut-il être différent ?

Il est très différent du public nordique d’où viennent Tiësto, Armin Van Buuren…

Ils sont plus ouverts que nous ?

La France vient d’une culture Funk, House et les sons beaucoup plus nordiques, plus froids n’ont jamais fait partie de la culture française parce qu’on ne les a jamais diffusés en radio.
J’ai essayé aussi bien sur Fun que sur NRJ, au fil du temps, d’implanter cette musique.

Avec Extravadance, pensez-vous faire découvrir de nouveaux artistes tels que Hardwell, Dyro…
 

Carrément. Hardwell, son Spaceman est déjà programmé. On joue du Armin Van Buuren ce qui était improbable en France auparavant. On joue du Carlo Astuti, Starkillers, enfin, tout ce qui sonne bien! On peut très bien mixer un Cascada et quelques minutes après du Hardwell.
 

Il y a quelques évènements inratables concernant l’EDM, comme la WMC, l’ADE… Prenez-vous en compte les influences musicales qui peuvent en ressortir ?

Pas du tout! Même pour la playlist NRJ en journée, je ne regarde pas ce qui se fait ailleurs. Si j’écoute un disque avec mon équipe et qu’il nous plaît, on l’ajoute. Quand on lance quelque chose, c’est parce qu’on sent que c’est bien et pas parce que d’autres pensent que c’est bien.
 

Mais alors quelles seraient, pour vous, les nouvelles places pour écouter la musique électronique ?

J’en sais rien, je l’écoute dans ma voiture…
 

Et où allez-vous chercher votre musique ?

Par Internet, je l’ai toujours fait! Je vais écouter des webradios internationales jusqu’au Brésil. J’écoute des sets de Djs improbables. Je fouine! Et je pense que c’est beaucoup plus enrichissant que de rester 3 heures dans un club. Je n’aime pas aller en club!
 

C’est paradoxal pour un Dj…

Je n’aime pas aller en club si je ne mixe pas! (rires) Et beaucoup de Djs sont dans mon cas, mais ils ne le disent pas.
 

Un peu mégalo, non ?
 

Non pas forcément mais, on est devant des platines sans pouvoir les toucher, on voit un mec qui mixe donc on a qu’une seule envie, c’est de prendre sa place!

Un Back To Back avec Tiësto, ça vous branche ?
Je ne voudrais pas l’humilier…(rires) Franchement, si Tiësto me le proposait, je pense que je serais trop impressionné pour être à ses côtés. Pour moi, c’est le plus grand.
 

Alors au téléphone ou derrière un micro, vous êtes à l’aise mais pour mixer avec lui c’est plus  compliqué?

Pour dîner, boire un verre, ça va, mais je ne mixerai jamais à côté du plus grand, je ne suis rien à côté, je vais me ridiculiser.
 

Quand peut-on vous voir derrière des platines alors ?

Malheureusement, je n’ai plus le temps. Je le fais par plaisir sur NRJ, ça me prend 1 heure par semaine donc ça va. Mais à un moment donné, il faut faire des choix.
Je trouve ça tout aussi excitant de programmer Extravadance, d’y mettre des Djs (même maison) et d’essayer de les orienter pour qu’on tape encore plus fort et être encore plus novateur. Mixer 1 heure par semaine, ça me défoule, me détend.
 

Et pour finir, quel est pour vous le titre de cet été ?

Wow, comme je dis, il n’y a pas un titre de l’été. Mais je pense au titre de Nervo avec Avicii – You’re Gonna Love Again, il fait mal!

Retrouvez la tournée NRJ Extravadance Tour 2012 by Sam cet été proche de chez vous! (jusqu’au 17 août).

Un grand merci à Morgan Serrano ainsi qu’à toute l’équipe de NRJ.

Par Angie