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VIANNEY
Concert

VIANNEY

10 mars 2017
  • 27€
  • Styles varies
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Ses morceaux ont la couleur et la chaleur des feux de joie, le rayonnement des grands
embrasements populaires. Chanteur à textes et à voix, Vianney s’impose avec son
premier album. Sans effort ni cliché.
Idées blanches, c’est l’histoire d’un mélomane qui s’ignorait, ou presque, jusqu’à
l’éclosion de ces 12 chansons. A 23 ans à peine, leur auteur-compositeur-interprète se
dévoile entre tempérance et flamboyance – affaire de coeur autant que d’épiderme, de
sensibilités changeantes, contraires parfois jusqu’au paradoxe mais sans jamais virer
dans la caricature. Avec application et fougue, l’autodidacte qu’est Vianney,
fraîchement diplômé d’un cursus Haute Couture, tisse la toile de ses rêves et lustre ses
accords, qu’il double de bure ou de satin.
Longtemps, cette musique, il l’a placée ailleurs, au-delà des possibles : «J’ai
commencé la guitare, un instrument que j’adore, à 12 ans, mais je n’imaginais pas
devenir chanteur. Je pouvais envisager d’être guitariste, tout au plus… Il a fallu, au fil du
temps, qu’on porte de l’intérêt à mes titres pour que je me convainque de leur
pertinence.» A la sortie du lycée militaire de Saint-Cyr, où il est pensionnaire trois ans
durant («une expérience incroyable, c’est là que j’ai été écouté et encouragé»), Vianney
fait d’abord des études de commerce entre la France et Londres, puis une école de
stylisme à Paris. Sa passion pour la musique ne date pourtant pas de la veille : dès son
plus jeune âge, son père, fin mélomane, l’a initié aux joies d’une discothèque
francophone, dorée sur tranche, entre Barbara et Dick Annegarn, Thomas Fersen ou
Maxime Le Forestier. « La chanson française, explique l’intéressé, c’est ma culture. Du
point de vue des textes, je n’y ai jamais trouvé d’équivalent. »
Mélodiste subtil autant que fin styliste, il pratique, comme une seconde nature, l’art du
gimmick musical. Ses textes empreints de fausse simplicité frappent aussi par leur
naturelle bienveillance et une constante acuité portée sur l’autre. En quelques phrases,
Vianney fixe une image, un instant, une émotion : «j’essaie de provoquer quelque
chose, un petit hérissement de poil, un rire, une larme… J’aime décrire la fugacité des
sentiments. Ils y sont tous, dans l’album, à part peut-être la haine. Ça, je ne sais pas
faire. » Sa poésie de l’instant, il la promène sur ces titres accumulés au fil des saisons,
de l’évocation des plus grandes avenues du monde au parvis des églises, des salles de
ballets aux feux de la Saint-Jean… Des chansons ciselées, habilement fédératrices : de
son premier single, “Je Te Déteste”, à l’entêtant crève-coeur “Pas Là”, Idées Blanches
foisonne de tubes qui frappent par leur sincérité.
Pour ouvert qu’il soit, Idées Blanches reste un album de convictions et de choix intimes
: au-delà des arabesques vocales, fêlures, rebonds, rocaille ou envolées en très haute
altitude, Vianney y dévoile l’homme d’échanges et de motivations qu’il est. Avec 100€
en poche (un pari), il est allé, par le passé, jusqu’en Turquie en stop, ou en Suède à
vélo… Il s’est aussi offert, en 2012, un tour de France en scooter électrique : « comme
j’étais obligé de recharger ma bécane jusqu’à trois fois par jour, je frappais
constamment aux portes. J’aime voyager sans argent, dormir dehors, dans des
conditions où je suis obligé d’aller vers l’autre et de me reconcentrer sur moi-même en
même temps.»
De cette confrontation au réel, parfois cocasse, souvent poignante, il a tiré le suc de
ses ritournelles : il y décrit, aidé de cette guitare qui l’a suivi partout, un quotidien pas
toujours rose, approché de très près (“Les gens sont méchants”). Certains percevront
dans “Tu le sais” la chaleur d’un Pierre Vassiliu et son joyeux rapport Nord / Sud ;
d’autres entendront, dans son aisance à transformer les blues de l’âme en beau
chantant, la sensibilité d’un Stromae, ou encore le délicat artisanat d’un Renan Luce
dès les premières mesures d’“Aux débutants de l’amour”. Imparables, instantanés, les
hymnes que constituent “On est bien comme ça” ou “Veronica” évoquent
successivement Gérald de Palmas et Jean-Jacques Goldman avec qui Vianney
partage, sans le savoir, l’évidence mélodique comme le goût de l’humain.
Pour capter l’essence de ce disque, il a fait appel à Antoine Essertier (Daran et les
Chaises, Soha, Boulevard des Airs). Au carrefour de la pop et d’une folk vivace, au gré
parfois aussi de méandres électro, le résultat de ces sessions studio est organique et
très rond. «Je voulais un son boisé, sec, détaille Vianney, beaucoup de guitares et
surtout du rythme – qu’on puisse jouer ces titres rien qu’avec une six cordes et une
grosse caisse… Quitte à rajouter de l’autotune de néo-rappeur sur “Labello”», cet
hymne à la joie où il décrit un baiser sur les Champs-Elysées.
Enregistré sur trois semaines en Auvergne, Idées Blanches a bénéficié, outre la guitare
de Vianney et les quelques riffs électriques d’Antoine Essertier, de la présence musclée
ou agile de Julien Tekeyan à la batterie, de son frère Geoffroy à la basse, et de Cyril
Barbessol au piano. Ensemble, ils ont fait de ce premier album un terrain de jeu où
singularité et modernité cohabitent dans un même élan.
Idées Blanches : un disque profond, sous des airs légers et des refrains entêtants.
Entre chanson d’auteur et variété millésimée, la musique de Vianney construit des
ponts.

Organisateur : Zouave

La Laiterie

20 rue du hohwald - Strasbourg 67000